«Wild Immersion», une expérience en réalité virtuelle que son fondateur Adrien Moisson espère voir remplacer les zoos

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Courir avec les zèbres, voler avec les flamants roses ou nager avec des requins sans quitter son siège, c’est ce que propose «Wild Immersion», une expérience en réalité virtuelle que son fondateur Adrien Moisson espère voir remplacer les zoos. Après un lancement à Cannes pendant le festival et un test à Paris cet été, les premiers espaces permanents «Wild Immersion» ouvriront le 5 décembre dans les cinémas parisiens Pathé La Villette et Pathé Beaugrenelle, avant d’autres ouvertures en France et dans le monde. Les spectateurs pourront y voir Terra et Aqua, deux films de douze minutes permettent une rencontre à 360 degrés au plus près des animaux via un casque de réalité virtuelle. «Le but de Wild Immersion c’est de créer de l’empathie, d’émerveiller les gens, de les reconnecter à eux-mêmes et à la nature afin qu’ils prennent soin d’elle», explique son créateur, Adrien Moisson. A 43 ans, cet ancien publicitaire au parcours atypique, diplômé d’une école vétérinaire et d’une école de commerce, souhaite lancer une centaine de ces réserves virtuelles dans le monde, qu’il voit comme des «petits parcs d’attractions». Les bénéfices serviront à financer de vraies réserves, avec l’objectif d’en ouvrir 5 d’ici un an, «une par continent», assure le créateur de ce projet soutenu par la primatologue britannique Jane Goodall, qui est en train de monter sa propre fondation. Il envisage de compléter le financement via des campagnes de crowdfunding afin que les réserves soient accessibles «à ceux qui n’ont pas les moyens, tout en respectant les animaux et leur habitat». «L’idée, c’est de remplacer les zoos, pas les parcs zoologiques, mais ces lieux d’un autre temps qui ne respectent pas les animaux»,  assure Adrien Moisson, regrettant les barrières et les «trop nombreux prélèvements d’animaux dans la nature». «On a quand même fait disparaitre 60% des espaces en moins de 40 ans et on est dans la sixième extinction de masse. On vit dans le mythe de la croissance infinie sur une planète finie, il faut vraiment agir de façon massive et globale», assène cet amoureux de la nature, qui a combiné ses connaissances techniques à celles des animaux pour filmer en réalité virtuelle plus de 200 espèces dans leur habitat naturel sur 42 pays. «J’avais une boîte de publicité qui marchait très bien, on faisait entre 200 et 300 productions par an, avec des millions de chiffre d’affaires. Mais j’avais un impact négatif car la pub pousse à la surconsommation, au gâchis. J’ai tout lâché pour un projet qui fasse sens et qui ait un impact positif sur la planète et notre écosystème», raconte cet homme qui s’est fait tatoué une larme sur la joue. Sponsorisé par le fabricant chinois Lenovo, le projet Wild Immersion se veut aussi éducatif, avec une version réservée aux écoles qui a déjà été lancée aux Etats-Unis et au Canada et va être déployée en France et en Chine, indique Adrien Moisson, qui a également conclu un partenariat avec des maisons de retraite pour étudier l’impact de la nature filmée en réalité virtuelle sur les malades d’Alzheimer. «J’ai voulu utiliser la VR (réalité virtuelle, ndlr) pour reconnecter les gens entre eux et non pas les isoler. L’expérience est donc collective, on ouvre des espaces dans des cinémas, on ne met pas les films sur internet pour les regarder chez soi» explique le vidéaste qui mise sur «une prise de conscience par l’émerveillement». «Le décor est important, avec de la musique, une mise en scène qui sera développée petit a petit : on souhaite utiliser le toucher, jouer avec la température pour offrir une expérience vraiment immersive», détaille-t-il, espérant que les espaces parisiens seront «un franc succès, car c’est ça qui va déterminer la suite».