Arte : «Xanadu»: sombre saga familiale sur fond de cinéma X

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A travers le destin d’une famille qui se déchire en essayant de maintenir à flot l’entreprise du père, magnat du porno sur le déclin, la série «Xanadu» pose un regard très sombre sur le cinéma X, un univers glauque dans lequel survivent heureusement des personnages attachants. Le X, un sujet osé, surtout pour la très sérieuse Arte qui diffusera le programme à partir du 30 avril. Mais avec «Xanadu» – le nom de la société autour de laquelle gravite la série – pas d’images racoleuses ou de traitement décalé au second degré avec force blagues. On est dans le «brut de décoffrage», on n’épargne rien au téléspectateur, pas même la gêne ou le malaise. «Est-ce que la chair est «fun» dans la pornographie? Je ne crois pas», souligne la scénariste Séverine Bosschem, assurant qu’elle n’aurait jamais pu traiter le sujet sous un autre angle: «Ce n’est pas de l’érotisme. C’est très sombre. Mais c’est fascinant aussi, il y a de la substance romanesque». «C’est une série qui suscite des réactions opposées: on rentre complètement dedans ou on trouve ça glauque», insiste la scénariste qui, pour se familiariser avec l’univers du X lors de l’écriture, a pu compter sur l’aide de l’épouse de Marc Dorcel, le «pape» du porno français. L’histoire, qui s’étale sur huit épisodes de 52’, est celle des Valadine. Alex, le père, a fondé dans les années 70 un petit empire avec son épouse, Elise, qui est également l’égérie de ses films. Cette dernière disparaît dans des circonstances mystérieuses au début des années 90. Le spectre de cette icône du X tient lieu de fil conducteur à la série.