Aya Nakamura : malgré ses déboires judiciaires, elle revient en force 

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Après son passage devant un tribunal pour violences réciproques avec son ex-compagnon, Aya Nakamura retrouve sa zone de confort, les charts internationaux: la chanteuse francophone la plus écoutée au monde sort vendredi «DNK», son 4ème album. Ce nouveau disque porte sa signature, celle d’un r’n’b chaloupé, et devrait lui permettre de faire briller la couronne qu’elle porte depuis le succès de «Djadja». Ce morceau de 2018 à l’écho planétaire cumule plus de 900 millions de vue sur YouTube et a même fait danser les enfants de Madonna, comme on l’a vu sur les réseaux sociaux. A l’époque de la sortie de son précédent opus, «Aya», à l’automne, 2020, l’artiste née à Bamako (Mali) et qui a grandi à Aulnay-sous-Bois, en banlieue parisienne, s’affichait sur les écrans XXL de Times Square à New York. La chanteuse de 27 ans joue dans la cour des grands. Elle a livré un show interactif à la fin 2022 dans Fortnite, blockbuster du jeu vidéo friand de ce genre de collaborations. Ce type de passerelles est réservé aux mégastars mondiales, comme le rappeur américain Travis Scott ou la vedette brésilienne du foot Neymar. Le festival Lollapalooza Paris, qui fait partie d’une franchise internationale, l’a d’ailleurs programmée en clôture en juillet 2023 dans la même soirée que Kendrick Lamar, mastodonte du hip-hop US. 

– «C’est devenu toxique bébé» – «Elle s’aligne à l’international, a sa place le même soir que Kendrick Lamar, et c’est aussi une façon d’encourager la diversité, les artistes émergentes derrière elle, dire qu’elles peuvent aussi être un jour en haut de l’affiche», explique Angelo Gopee, patron de Live Nation France, structure derrière le Lollapalooza Paris. Collision des agendas, «DNK» paraît ce vendredi alors que la veille, la chanteuse et le producteur Vladimir Boudnikoff, son ex-compagnon et père d’une de ses deux filles, comparaissaient devant un tribunal de la région parisienne. Pour répondre de «violences par conjoint avec ITT (incapacité temporaire de travail) de moins de huit jours». Cinq mille euros d’amende requis pour elle, 2.000 euros pour lui. Décision le 23 février. Nombre de chansons de «DNK» ne parlent d’ailleurs que des orages dans le couple. «On a fait que s’embrouiller», «c’est devenu toxique bébé» entend-on dès le premier titre, «Corazon» (coeur, en espagnol). Logique de jouer la transparence puisque «DNK» renvoie à Dianoko, son nom de famille (Nakamura est un clin d’oeil à un personnage de la série américaine «Heroes»). L’artiste qui a baigné dans la musique au sein d’une famille de griots ne fait que creuser le même sillon, «le sentiment amoureux sous toutes ces facettes», comme elle l’avait expliqué fin 2020. 

-Zouk et tempo portoricain – Si les morceaux sensuels, comme «Tous les jours», sont toujours là, les mauvais jours de la vie à deux grondent («T’as peur»). Et Aya Nakamura malaxe toujours autant la langue française avec argot ouvert à tous vents («Belleck»). «Je peux comprendre que certains se disent: +pour qui elle se prend celle-là, à nous narguer avec notre langue française+ mais c’est important d’accepter la culture des autres et moi j’ai une double culture», disait-elle encore. Ses mélodies brassent encore les influences, entre zouk et tempo portoricain. «J’ai imposé mon univers musical et c’est ce dont je suis la plus fière. Je fais la musique que j’aime même si on veut me mettre dans des cases», commentait-elle.