Catherine NAYL, Directrice générale adjointe en charge de l’information du Groupe TF1
LCI passe en gratuit. La chaîne du Groupe TF1 entre dans la bataille des chaînes d’info en continu gratuites. Quels changements vont être opérés autour de l’éditorial et de l’organisation de LCI? Réponse avec Catherine NAYL, Directrice générale adjointe en charge de l’information du Groupe TF1.
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En passant du payant au gratuit, comment LCI va-t-elle éditorialement changer ?
Catherine NAYL
LCI existe depuis 21 ans. En étant uniquement sur le payant, nous avions tendance à nous adresser à une cible de téléspectateurs. A contrario, en gratuit, nous devons parler à tout le monde : des jeunes aux plus âgés. De ce point de vue, nous adaptons notre éditorial. Une chaîne d’information possède également ses propres caractéristiques. Elle est généralement regardée par un public plus âgé tandis que le profil du consommateur d’info sur le digital est plus jeune. Notre intérêt aujourd’hui est de trouver une complémentarité chez nos téléspectateurs-internautes de tous âges. Ensuite, nous nous adapterons à l’appétence du public en fonction de nos propositions. Après avoir lancé un nouvel habillage début janvier, nous menons actuellement une réflexion sur la scénographie et la mise en valeur des informations.
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LCI proposera-t-elle moins de «hard news» que BFMTV et iTELE ?
Catherine NAYL
LCI a une structure de chaîne d’info. Par conséquent, nous aurons des journaux à l’heure et à la demi-heure. C’est une certitude. Après, je ne vois pas l’intérêt de construire un modèle identique à ce qui existe déjà. LCI était auparavant un peu différente de ses concurrentes. Nous creusons ce sillon en proposant une offre différenciante qui regroupera diverses façons d’aborder l’information. L’un de nos objectifs sera de faire venir des téléspectateurs un peu plus longtemps que classiquement sur une chaîne d’info. Nous ferons en sorte que le public prenne le temps de se poser devant une émission d’une heure, plutôt que d’aller picorer l’essentiel de l’information en un quart d’heure.
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Cela signifie-t-il que la grille va beaucoup changer ?
Catherine NAYL
Non, la grille ne va pas radicalement se transformer. Dès aujourd’hui, nous consolidons les marques et les concepts déjà en place. Nous renforçons aussi la programmation pour l’adapter à une diffusion sur la TNT gratuite. Cela s’accompagne en coulisses d’une réorganisation des équipes. Il faut en effet concevoir LCI en termes de chaîne broadcast et d’offre digitale. D’ailleurs, une chaîne d’info ne peut exister sans une offre digitale forte. Notre ambition est de mêler «l’info chaîne» et «l’info digitale». Sous la marque LCI, nous regrouperons les équipes de LCI, Metronews et MYTF1News.
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Si France TV lance sa chaîne d’info, le PAF aura 4 chaînes d’info gratuites en France. Peut-on frôler la saturation ?
Catherine NAYL
En France, nous avons un modèle culturel assez unique. Nous faisons le pari suivant : quel que soit le nombre de chaînes d’information qui existent ou qui existeront, il y aura de la place pour tout le monde. Après, c’est la loi du marché. Les téléspectateurs choisiront ce qu’ils aiment. Pour ma part, je ne trouve absolument pas illégitime que le service public ait une chaîne d’information. Après, que les meilleurs gagnent !
