Conflit avec Apple : le ministre français de l’Intérieur soutient le FBI

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Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a apporté son soutien vendredi aux autorités américaines qui demandent à Apple de l’aider à déverrouiller l’iPhone crypté de l’un des auteurs de la tuerie de San Bernardino. «Je comprends parfaitement la préoccupation de l’administration américaine et (…) je la fais mienne», a déclaré vendredi M. Cazeneuve lors d’une intervention sur la lutte anti-terrorisme à l’université George Washington. La justice américaine a demandé qu’Apple aide le FBI à accéder au contenu d’un iPhone utilisé par l’un des auteurs de l’attentat de San Bernardino, qui a fait 14 morts début décembre en Californie. Apple, soutenus par de nombreux géants de la Silicon Valley et du secteur technologique, ne veut pas prévoir une telle possibilité d’accès, arguant qu’elle pourrait aussi être utilisée par des criminels ou des dictatures. Le ministre français a toutefois espéré qu’une solution négociée pourrait être trouvée avec les grands du secteur. «Je ne pense pas qu’il faille engager un bras de fer» avec Apple et les autres entreprises proposant des services cryptés, car elles ont de toutes façons «intérêt à être nos partenaires», a-t-il dit. «L’écosystème du numérique, c’est la démocratie. Si la démocratie n’est pas capable de se défendre elle-même» contre des terroristes, «l’écosystème s’effondre», a indiqué M. Cazeneuve. «Il faut impérativement trouver des procédures et sous le contrôle de l’autorité du juge» pour que des enquêteurs puissent avoir accès à des contenus cryptés, a-t-il ajouté. «Les citoyens qui nous disent aujourd’hui «privacy» (respect de la vie privée), «freedom» (liberté), nous diront «mais qu’avez-vous fait pour nous protéger?»» en cas de nouvelles attaques, a-t-il averti. M. Cazeneuve doit rencontrer vendredi à Washington la conseillère à la sécurité intérieure du président Barack Obama, Lisa Monaco, et le ministre de la Sécurité intérieure, Jeh Johnson. Il doit également se rendre à New York pour rencontrer la police de la ville, où il doit évoquer la question de la «résilience» de grandes villes frappées par des attentats de grande ampleur, selon son entourage.