Le Conseil supérieur de l’audiovisuel estime que la TNT fait partie de l’avenir de l’audiovisuel

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Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) estime que la TNT (télévision numérique terrestre) fait partie de l’avenir de l’audiovisuel, dans un rapport prospectif publié mardi qui étudie plusieurs scénarios et adresse 15 recommandations.

«Le développement de modes de diffusion concurrençant la TNT ne saurait en sonner le glas», a assuré le président du CSA Olivier Schrameck en préambule de la présentation, répondant aux propos du régulateur des télécoms l’Arcep la semaine d’avant, qui s’était interrogé sur l’avenir de ce mode de diffusion. «La TNT n’a pas vocation à être le parent pauvre de l’audiovisuel», a-t-il martelé, rappelant qu’un quart de la population français recevait la télévision via une antenne râteau.

Alors que le serpent de mer d’un rapprochement entre Arcep et Conseil supérieur de l’audiovisuel est revenu dans le débat public dans le cadre de la future réforme de l’audiovisuel public, le CSA s’est dit favorable à des coopérations avec l’ensemble des régulateurs du secteur (Cnil, Hadopi, Arjel…).

Le rapport sur l’avenir de l’audiovisuel a été piloté par le CSALab, un groupe de réflexion auquel participent une vingtaine d’experts extérieurs au Conseil supérieur de l’audiovisuel, lancé en juin 2016. Il vise à «enrichir le débat des pouvoirs publics» et «mettre en garde contre les fractures» dans la société, mais n’a «nullement la prétention d’interférer dans (les) démarches» des parlementaires, a précisé Olivier Schrameck, ajoutant que «notre ambition est de tracer des pistes».

Pour étudier les transformations de l’audiovisuel liées au numérique, trois scénarios à horizon 2030 ont été esquissés : un scénario de fracture, «scénario repoussoir» où «le paysage est dominé par des acteurs internationaux, toute une frange de la population est exclue et la consommation est régie par des algorithmes opaques qui servent des intérêts privés», un scénario de continuité et un scénario de symbiose qui a les faveurs du CSA.

Dans le scénario idéal, «les technologies assurent un accès neutre à tous les contenus, en mode linéaire et non linéaire, le territoire est entièrement couvert, les infrastructures transparentes, les acteurs loyaux, les plateformes TNT et DAB (radio numérique) maintenues», résume la conseillère Nathalie Sonnac.

Pour y arriver, le rapport identifie 15 leviers, notamment le maintien des obligations de production et d’exposition des oeuvres qui doit être harmonisé entre les différents acteurs, ou encore un assouplissement des règles en matières de publicité (en ouvrant aux secteurs interdits comme la distribution et le cinéma, en assouplissant les règles du parrainage…).