Cyberattaques et dérèglement climatique occupent le podium des principaux risques identifiés pour les cinq prochaines années par les assureurs

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Les cyberattaques, les catastrophes naturelles liées au dérèglement climatique et la dégradation de l’environnement économique occupent le podium des principaux risques identifiés pour les cinq prochaines années par les assureurs, indique jeudi leur organisation professionnelle.

«La sévérité potentielle de la quasi-totalité des risques s’accroît, confirmant le constat d’un monde de plus en plus risqué», résument les auteurs de la septième édition de la Cartographie prospective de l’assurance de France Assureurs. «Depuis la première édition, jamais les trois premiers risques qui composent le podium n’ont atteint un niveau aussi élevé et n’ont été aussi proches dans le classement», notent-ils.

Les cyberattaques se maintiennent de peu en tête du classement des préoccupations des assureurs – place qu’elles occupent depuis la première édition de l’étude -, d’autant que «la sévérité des attaques pourrait s’accroître du fait du contexte géopolitique et de l’émergence de nouvelles techniques liées à l’intelligence artificielle», remarquent-ils.

Les catastrophes naturelles et l’environnement économique viennent juste derrière, inquiétant toujours plus les 230 contributeurs à l’étude. Si le coût des catastrophes a baissé en 2023, il dépasse au niveau mondial la barre des 1.000 milliards de dollars pour la quatrième année consécutive et la France n’a pas été épargnée.

La persistance de l’inflation et les taux d’intérêt toujours élevés ne cessent eux aussi d’inquiéter. Suivent parmi les préoccupations des assureurs français les changements règlementaires, les événements naturels exceptionnels et les risques politiques mondiaux.

«Evidemment, ces risques ne sont pas indépendants, on a regardé les corrélations», a remarqué la présidente de France Assureurs Florence Lustman, lors d’une conférence de l’agence de notation FitchRatings à Paris. «Le risque racine, le risque qui a le plus d’impacts sur les 25 risques qu’on a étudiés dans cette cartographie, c’est le dérèglement climatique», a-t-elle souligné.

Les résultats de la cartographie 2024 montre que la quasi-totalité des risques perçus par les assureurs sont jugés plus sévères, notamment le risque pandémique et le risque de transition «désordonnée» vers une économie bas-carbone. En France, «si la crise sanitaire liée au Covid-19 est derrière nous, les stigmates demeurent encore présents sur les populations», pointent les auteurs de l’étude, qui s’inquiètent de «la tendance à la hausse de la prévalence des épisodes dépressifs».

La dégradation de la santé mentale progresse ainsi en fréquence et en sévérité, ce qui a des répercussions sur le «risque RH», les risques psychologiques étant depuis 2021 la première cause d’arrêt de travail de longue durée.