Daniel PRELJOCAJ, Directeur général de TF1 International et TF1 Droits audiovisuels

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Dans le cadre du MIPTV qui ouvre aujourd’hui ses portes à Cannes, intéressons-nous aux activités d’export du Groupe TF1. A cette occasion, média+ s’est entretenu avec Daniel PRELJOCAJ, Directeur général de TF1 International et TF1 Droits audiovisuels

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Comment s’articulent les activités de TF1 International ? Quels sont les enjeux de ce MIPTV ?

Daniel PRELJOCAJ

TF1 International est la structure d’export du Groupe TF1. Nous sommes chargés de vendre à l’étranger les droits de diffusion (TV) et d’exploitation (vidéo et VOD) des longs-métrages, fictions et séries d’animation que nous détenons. Afin d’acquérir les droits France et Monde d’un programme, nous intervenons systématiquement dès la phase de financement sous forme de Minimum Garanti et/ou coproduction. Notre objectif étant d’être un partenaire privilégié des producteurs au stade du développement du projet. Pour ce MIPTV, nos enjeux d’export se matérialisent autour de deux séries, «Resistance» et «Taxi Brooklyn», et d’un téléfilm, «Ce soir je vais tuer l’assassin de mon fils». Le MIPTV est une manifestation professionnelle importante pour promouvoir ce type de séries auprès d’acheteurs internationaux.

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Quels types de programmes exportez-vous le plus ?

Daniel PRELJOCAJ

Les acheteurs internationaux s’intéressent plus facilement aux séries qui comptent de nombreux épisodes. C’est le cas de «Profilage», une série diffusée aujourd’hui dans une quinzaine de territoires. Nous l’avons vendue à FOX Italie. Elle enregistre des audiences supérieures à celles de séries américaines. Autre succès, «No Limit» déjà vendu dans plus de 40 territoires (Italie, Japon, Brésil, Russie, Ukraine,…). 

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Comment votre rapport au métier de l’export a-t-il évolué en 20 ans ?

Daniel PRELJOCAJ

Nous sommes dans un contexte qui bouge beaucoup avec des majors américaines qui continuent de produire des programmes en s’appuyant sur  un modèle de production de pilotes très onéreux. A côté, vous avez des acteurs internationaux et européens qui prennent de plus en plus de place sur le marché. Par exemple, beaucoup de coproductions internationales sont montées de l’Europe. De nouveaux acteurs comme Netflix, ou Amazon transforment le secteur en lançant des «Direct to series». Avec «House of Cards» par exemple, Netflix a préféré dépenser des dizaines de millions de dollars pour produire une série plutôt que de les investir dans une promotion «classique». Cela dynamise fortement le marché et permet aux talents et producteurs d’avoir de nouvelles opportunités.

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En quoi Netflix ou Amazon bousculent-elles le secteur de l’export ?

Daniel PRELJOCAJ

Des acteurs comme Netflix, ou Amazon commencent non seulement à produire eux-mêmes des contenus, mais conservent aussi les droits d’exploitation de façon plus globale afin d’alimenter leurs services locaux.