De nombreux quotidiens choqués par un «pitoyable spectacle politique»

480

La reconduction, mardi, de Claude Bartolone – battu lors des Régionales en Ile-de-France – au perchoir de l’Assemblée nationale, tout comme la guerre des chefs à droite, ont choqué nombre de quotidiens mercredi qui clouent au pilori des pratiques dont le Front national a fait son miel.

Claude Bartolone a été reconduit mardi par acclamation président de l’Assemblée nationale par les députés socialistes, une méthode qui a provoqué un chahut des députés de droite dans l’hémicycle qui ont accusé l’élu PS de «déserter» en raison de son absence en séance dans l’après-midi. C’est «le «système» de la barbichette, des prébendes, des copains et des coquins partout dénoncé deux jours plus tôt (qui) est reparti de plus belle», condamne Denis Daumin dans «La Nouvelle République du Centre-Ouest».

Pour Le Républicain Lorrain, Xavier Brouet abonde et s’offusque d’«une classe politique dont la pratique du pouvoir est devenue insupportable pour une opinion désormais allergique au cumul assimilé aux prébendes d’un autre siècle».

«D’une pirouette, Bartolone est remonté sur le perchoir, Cambadélis a servi la soupe, Valls a réinventé les emplois jeunes en attendant de dissoudre les chiffres du chômage dans un méga plan de formation», dénonce Jean-Louis Hervois («La Charente Libre»). «A peine l’encre des Régionales est-elle sèche que le pitoyable spectacle politique reprend comme si aucun nuage n’avait survolé le pays (…) Les petits arrangements continuent à l’envi», soupire Stéphane Siret («Paris Normandie»). «Claude Bartolone, c’est aujourd’hui l’anti-Xavier Bertrand. Battu à Paris, il revient par une porte dérobée à l’Assemblée», remarque le «Midi Libre» (Yann Marec).

Vainqueur dans le nord face à Marine Le Pen, en partie grâce aux voix de la gauche, Xavier Bertrand («Les Républicains») a annoncé renoncer à la primaire à droite pour la présidentielle et à ses autres mandats électoraux.

Pour Guillaume Goubert de «La Croix», «en agissant ainsi, Xavier Bertrand (…) témoigne d’une capacité à se remettre en cause face à la sanction qu’ont exprimée les électeurs. On aimerait observer le même souci à l’échelle nationale, qu’il s’agisse de la gauche ou de la droite».

Malheureusement, nous dit Philippe Marcacci («L’Est Républicain») «sans nouvelles têtes, avec des pratiques d’un autre âge (…) le changement n’est pas pour demain». «C’est sûr (…) le FN n’a pas de souci à se faire», acquiesce, en écho, Sébastien Lacroix («L’Union»).