Décès de Laurent Houssay, journaliste de l’AFP

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Laurent Houssay, journaliste à l’Agence France-Presse (AFP) depuis près de 25 ans et grand spécialiste des médias, a succombé à un infarctus dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 53 ans, a annoncé sa famille.
Dans les années 90, puis depuis 2009, Laurent Houssay avait consacré une dizaine d’années à couvrir les bouleversements du secteur des médias, accumulant les noms sur son carnet d’adresses, et les anecdotes qu’il aimait raconter à ses collègues. Fin gourmet, cavalier émérite, il  rappelait volontiers qu’il avait commencé dans la profession comme simple employé de presse.Germanophone, il avait passé la première moitié des années 90 en poste à Bonn puis à Strasbourg. Adjoint au directeur du bureau de Bruxelles au début des années 2000, il avait ensuite tenu plusieurs postes au sein de la rédaction en chef avant de revenir aux médias.
Dans un message lu à la conférence de rédaction mardi matin, le PDG de l’AFP, Emmanuel Hoog, en déplacement en Asie, a souligné son «talent professionnel (pour) suivre l’activité bouillonnante, complexe et difficile des médias», insistant aussi sur ses «qualités de coeur, d’amitiés indiscutables et communicatives que son sourire savait mieux exprimer que ses paroles dont il usait avec discrétion, prudence et doute». Le président de la République, François Hollande, a fait part de sa «peine» après la disparition de ce «spécialiste particulièrement avisé des médias», dans une lettre au PDG de l’AFP. La ministre de la Culture Aurélie Filippetti lui a rendu hommage en saluant «l’exigence et la finesse de ses analyses, comme la générosité de son caractère, qui étaient reconnues de tous». De son côté, l’Association des journalistes médias (AJM), dont il occupait depuis la rentrée le poste de secrétaire, a exprimé «sa grande tristesse». «Discret mais toujours présent lorsqu’on le sollicitait, élégant et fin lettré, il savait cultiver l’amitié et profiter aussi de la vie, notamment à travers l’équitation qui était sa passion», a écrit le bureau de l’AJM.De nombreux dirigeants de médias ou d’institutions culturelles ont également réagi au décès de Laurent Houssay. Nicolas Demorand, directeur de publication de «Libération», s’est dit «effondré». «Sa belle voix grave et chaude résonne encore à mon oreille», s’est-il souvenu. Rémy Pflimlin, président de France TV, a rappelé qu’il connaissait bien Laurent depuis son passage à Strasbourg. «Il était un grand professionnel qui avait sur le monde des médias un regard précis et une vision stratégique qui le caractérisait. La brutalité de son départ me bouleverse», a-t-il écrit. «Je suis bouleversé et sans voix. J’appréciais beaucoup Laurent avec qui j’avais noué une relation amicale, solide et franche au fil des années», a témoigné pour sa part Jérôme Clément, ancien patron d’Arte et du Centre national du Cinéma (CNC). Véronique Cayla , présidente d’Arte, s’est dite «terriblement attristée par ce décès brutal».
Le Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel Olivier Schrameck a exprimé «ses sentiments de profonde tristesse et de vive solidarité» à la suite du décès de Laurent et «salué la rigueur, le professionnalisme, l’humanité chaleureuse que celui-ci manifestait toujours».