L’agence chargée de la sécurité informatique française, l’Anssi, va bientôt réunir des représentants des équipes de campagne pour les préparer au risque de cyberattaques, a indiqué mercredi son directeur général Guillaume Poupard, lors du Forum international de la cybersécurité (FIC) de Lille.
L’Anssi (Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information) va reproduire un processus adopté dans l’urgence après l’élection présidentielle américaine de 2016, marquée par une ingérence de la Russie à qui a notamment été attribuée un piratage des emails du parti démocrate.
A l’époque, il s’était agi notamment de rappeler aux équipes de campagne «les principes d’hygiène numérique», mais aussi la nécessité de se préparer à répondre aux tentatives de désinformation avec une communication appropriée, a expliqué M. Poupard.
«On invite les équipes de campagne à l’Anssi, on les met dans la même pièce, et ca se passe très bien», a-t-il souri.
L’Anssi est également en train de se pencher sur d’autres aspects de la sécurisation du processus électoral. Contrairement à 2017, où l’Anssi s’était opposée à sa mise en oeuvre, le vote par internet devrait bien avoir lieu pour les Français de l’étranger, pour les élections législatives – mais pas pour les présidentielles, pour lesquelles il est légalement impossible.
L’Anssi est également en train d’étudier avec le ministère de l’Intérieur dans quelles conditions les machines à voter dont quelques communes françaises se sont dotées pour être ré-utilisées, alors qu’il existe actuellement un moratoire sur leur utilisation.
«Si certains veulent vraiment utiliser ces machines, on est en train de travailler avec le ministère de l’Intérieur pour fixer des règles, et que ça se fasse dans de bonnes conditions de sécurité», a-t-il indiqué.
Les attaques cyber, et notamment celles visant les processus électoraux sont «un sujet majeur».
«Il faut apprendre à vivre avec, il n’y a pas de raison que cela diminue», a-t-il estimé.
