média+ : L’un de vos documentaires «Jaglovak, Prince des Insectes» a remporté deux prix au festival du film HD mardi dernier. Que signifie ce genre de récompenses pour vous ?
Manuel Catteau : C’est toujours important de remporter ces prix. Commercialement cela donne une visibilité supplémentaire au film puisque ce sont des informations que nous transmettons aux acheteurs. Ces derniers sont très sensibles aux récompenses. Cela permet au documentaire de sortir du lot dans une offre qui est surabondante.
média+ : Pourquoi est-ce si important de tourner en HD ?
Manuel Catteau : Le jour où nous basculerons en HD, les catalogues qui ne le seront pas ne vaudront plus rien. Beaucoup de producteurs ne l’ont pas compris. L’idée d’avoir des documentaires en haute définition, c’est la possibilité pour les films d’avoir un support pérenne. Avec cette technique nous pourrons continuer à valoriser nos productions et avoir accès à un catalogue qui se vaut.
média+ : Jeudi 30 octobre 2008 aura lieu la cérémonie de lancement de la TNT HD. Est-ce une bonne chose alors qu’une majorité des téléspectateurs ne sont pas équipés en HD ?
Manuel Catteau : Il faut bien commencer un jour. Si nous attendons que les téléspectateurs s’équipent, nous n’avancerons pas. En revanche si le public sait qu’il existe une offre en haute définition, ils va s’équiper plus rapidement.
média+ : La HD sera-t-elle l’avenir des programmes ?
Manuel Catteau : Ce n’est même pas l’avenir, c’est maintenant. Nous avons commencé à produire tous nos films en HD il y a 5 ans. Ce qui est inquiétant c’est qu’aujourd’hui nous sommes encore des précurseurs. Il existe très peu de productions documentaires qui se réalisent en full HD. Le jour où il y aura une demande en France, les stocks ne seront pas suffisants pour que les acheteurs viennent s’approvisionner. C’est un vrai souci pour la pérennité des exportations de documentaires français.
média+ : Quels sont les documentaires que vous produisez actuellement ?
Manuel Catteau : Nous produisons une série sur «Le patrimoine immatériel de l’humanité» avec TF1 et Ushuaia TV. Une diffusion sur TF1 est prévue fin 2009. En ce moment nous coproduisons «Devenir un homme» avec France 5. Et nous venons de terminer un documentaire de 52′ «Les Lionnes de la Rivière de sable» qui sera diffusé le 30 décembre sur Arte.
média+ : Quels sont les coûts de tels documentaires ?
Manuel Catteau : En moyenne un documentaire coûte 300 000 euros. Il y a un surcoût de 15 à 20% lié à l’utilisation de la HD. Seuls les producteurs payent les suppléments. Les chaînes ne les aident pas, bien que la HD soit de plus en plus demandée.
média+ : Pourquoi réalisez-vous des coproductions internationales ?
Manuel Catteau : Nous sommes obligés d’établir des coproductions internationales car nos films sont assez chers, dans le meilleur des cas les diffuseurs français les financent à 40%. Nous devons donc aller chercher des compléments à l’étranger.
média+ : Quels sont vos projets en développement ?
Manuel Catteau : Nous allons lancer des chaînes VOD. Notre catalogue de films sera à disposition des nouveaux entrants qui sont les plateformes numériques ou encore les chaînes IPTV qui sont à la recherche de contenus. En développement, nous avons une série de 6 épisodes de 52′ «Retrouvez son âme». Nous envisageons de produire d’autres épisodes de «Devenir un homme» et la série «Petit Homme» de 30 épisodes de 5′ qui correspondrait bien au service public. Mais pour l’instant nous amortissons les coûts de cette production grâce à la vente de la série dans près de 15 pays.
• Société de Production : Zed Productions
• Les Dirigeants :
Manuel Catteau: Producteur Associé Gérant
Jean Queyrat: Producteur Associé
Jérôme Ségur: Producteur Associé
• Coordonnées:
ZED
42 rue Eugène Carrière
75018 Paris
• Productions:
«Devenir un homme», «Patrimoine Immatériel», «Petit Homme», «Les Lionnes de la Rivière de sable»