France TV : la grève mobilise surtout les journalistes

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Le mouvement de grève jeudi à France TV contre le plan de départs volontaires mobilisait surtout les journalistes, dont 37% étaient grévistes selon la direction et 50% à 90% selon le Syndicat national des journalistes (SNJ). Chez les non-journalistes (personnels techniques et administratifs), le taux de grévistes est de 18,4%, selon la direction, et de de 35% à 70% selon le SNJ. Toutes catégories confondues, le taux de grévistes était de «moins de 25%» à la mi-journée, un peu inférieur à celui de la journée de grève du 18 décembre dernier, selon la direction du groupe. Les syndicats de France TV (CGT, CFDT, FO, SNJ) ont appelé tous les salariés du groupe audiovisuel public à cesser le travail ce jeudi à partir de minuit pour 24 heures, pour protester contre un plan de départs volontaires portant sur 361 postes, qu’ils considèrent comme un plan social déguisé. Les antennes ne devaient être que modérément perturbées jeudi, selon la direction. Sur les quelque 10.000 emplois équivalents temps plein de France Télévisions, dont 8.000 CDI, les journalistes représentent environ 3.000 salariés, répartis dans une quarantaine de stations, a-t-il rappelé. Lors d’une dernière réunion de négociation mercredi matin, «la direction est restée inflexible», malgré «des propositions concrètes» des syndicats, a regretté FO dans un communiqué. «La dynamique de négociation est suspendue, pas rompue», a déclaré de son côté mercredi le directeur général délégué aux programmes de France Télévisions, Bruno Patino. Les syndicats demandent le retrait du plan de départs volontaires présenté par la direction le 15 octobre, portant sur 361 postes non remplacés, dont 90 de journalistes, dans toutes les branches du groupe public. Ce plan touche dans certains cas tout un service, comme les 28 postes de la rédaction de l’AITV – Agence internationale d’images de télévision, dédiée à l’actualité africaine – et les services de sous-titrage. Les syndicats réclament «la négociation d’un projet alternatif qui permette une gestion intelligente de la pyramide des âges». «La direction de France Télévisions ment effrontément quand elle prétend ne supprimer «que» 361 postes. En réalité, elle a d’ores et déjà «nettoyé» les postes vacants sur les organigrammes (ceux qui sont actuellement occupés par des CDD)», ont par ailleurs souligné CFDT, CGT, FO et SNJ dans un communiqué commun mercredi.  Pour eux, «il s’agit plutôt d’un plan menaçant plus de 600 emplois à France TV». De son côté, la direction, qui veut réduire les effectifs du groupe de 10.100 en 2013 à 9.750 en moyenne en 2015, a averti qu’elle ne retirerait pas son plan et qu’il n’était pas question de remplacer les départs, mais qu’elle était «ouverte à en négocier le contenu et les modalités». Cette grève intervient dans une période difficile pour le groupe, qui doit faire face à une subvention publique et des recettes publicitaires en baisse. Affaibli aussi par les mauvaises audiences du nouveau programme d’avant-soirée sur France 2, l’émission de Sophia Aram «Jusqu’ici tout va bien», le groupe a dû également annoncer il y a deux semaines la nomination d’un nouveau directeur des programmes de la chaîne, Thierry Thuillier.