François BERTRAND, Président de la Commission Télévision de la Procirep

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La 20ème édition du Prix du producteur français de télévision se déroule ce lundi 9 décembre 2013, dans un nouveau lieu, le théâtre Mogador à Paris. Afin d’en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec François BERTRAND, Président de la Commission Télévision de la Procirep.

media+
A ce jour, quelle est la réelle vocation de ce Prix du Producteur de Télévision?
François BERTRAND
L’ambition numéro 1 est de valoriser le métier de producteur. Cette profession est capable d’être récompensée pour la qualité de son travail, sa persévérance, ainsi que l’innovation du programme mis en avant. Derrière cet éclairage de la profession, nous souhaitons réaffirmer le rôle stratégique du producteur à la télévision. Parmi nos critères de sélection, nous nous focalisons sur la qualité artistique du programme choisi. Nous récompensons assez peu les producteurs qui font un «coup». A ce titre, la notion de continuité du travail, de création de confiance auprès de nos partenaires chaînes, auteurs et artistes, sont d’une importance capitale. Ce soir, nous remettrons un prix pour chacune des trois catégories : Animation, Documentaire et Fiction.
media+
Le paysage audiovisuel français évolue-t-il en faveur des producteurs ?
François BERTRAND
La situation évolue malheureusement en défaveur du producteur. Il y a non seulement des compressions de budgets, mais aussi une augmentation du cahier des charges pour les producteurs. A titre d’illustration, nous devons céder nos droits sur Internet tout en garantissant l’exploitation de nos programmes sur de nombreux formats. Le métier de producteur se complexifie et se durcit. Aujourd’hui, on me dit que certaines chaînes interdisent la revente de certains documentaires sur le territoire français. Je le regrette!
media+
Depuis sa création, les programmes de flux n’ont jamais été récompensés. Or, il y a un vrai savoir-faire dans ce genre…
François BERTRAND
Certains programmes de flux peuvent avoir été aidés par la Procirep. Je fais allusion à des magazines tels que «Envoyé Spécial». Nous n’avons pas de modèle récompensant un format TV ou un programmes de flux. Ces derniers sont dans une logique économique différente. Ces émissions sont souvent entièrement payées par la chaîne. L’aide sélective de la Procirep est considérée comme un levier d’aide à la création des programmes généralement patrimoniaux. Le flux n’est pas éligible à cette aide là. Notre commission télévision distribue près de 6M€ sur une année. 1000 dossiers sont aidés sur les genres fiction, animation et documentaire.
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Quelles sont les dernières actions de la Commission TV de la Procirep ?
François BERTRAND
Un des gros enjeux de la Procirep se concentre atour du sujet de la copie privée ou de ce que l’on appelle «la neutralité technologique». Autrement dit, à partir du moment où un film peut être copié et visionné sur un support, il y a copie. Cela sous-entend, l’obligation d’une indemnisation versée au moment de l’achat d’un appareil électronique qui permet de réaliser cette copie. L’enjeux est d’expliquer que les smartphones et les tablettes permettent la copie privée. Ce sont des combats qui ont été récemment gagnés.