Frank SOLOVEICIK, Président du SEDPA

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Créé en 2005, le Syndicat des Entreprises de Distribution de Productions Audiovisuelles (SEDPA) représente les droits et les intérêts matériels et moraux des distributeurs de programmes audiovisuels. Pour en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Frank SOLOVEICIK, Président du SEDPA.

 

media+

En quoi le distributeur de programmes audiovisuels serait-il aujourd’hui l’un des maillons essentiels de la création de valeurs des programmes TV ?

Frank SOLOVEICIK

La France est un des rares pays où l’on sous valorise la distribution. Pourtant, nous sommes l’un des maillons essentiels de la chaîne de valeur. Il n’y a pas de moteur de croissance, de création de richesses, d’exportation, de circulation des programmes et de fructification du patrimoine audiovisuel sans un distributeur. Au niveau sémantique et juridique en Europe, les gens reconnaissent très bien le rôle du distributeur de cinéma ainsi que celui du distributeur-éditeur de chaînes. En revanche, nombreux sont les individus qui méconnaissent l’implication des diffuseurs de contenus audiovisuels. C’est dommage, parce que nous fructifions au mieux les programmes en France et à l’international afin que le producteur puisse rentabiliser ses productions, lui assurant ainsi des recettes indispensables. Ces retours sur investissement permettent au producteur de financer le développement de nouveaux programmes et au distributeur d’enrichir son catalogue en programmes inédits. La circulation de programmes n’est pas un dogme. Il permet une rentabilisation et un enrichissement de la filière de tous les ayants droits. Le distributeur n’est pas un égo corporatiste. Il irrigue l’ensemble du secteur : auteurs, artistes, producteurs, coproducteurs.

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Quels enjeux les distributeurs de programmes rencontrent-ils aujourd’hui ?

Frank SOLOVEICIK

En France, il y a une forte crispation des relations producteurs-diffuseurs, ne serait-ce qu’à cause de certains décrets et de problématiques liées aux mandats de commercialisation. Très naturellement, nous sommes l’allié du producteur et en aucun cas l’ennemi du diffuseur. Il est évident que dans la sophistication des métiers du secteur dans un marché toujours plus mondialisé et concurrentiel, le distributeur a un rôle à part entière. Il est «au service de tous».

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Des mutations sont-elles en vue ?

Frank SOLOVEICIK

Notre industrie est actuellement bouleversée par la multiplicité des écrans et des supports, et par l’avènement de la délinéarisation des programmes. Il est donc indispensable que les distributeurs unissent leurs forces pour faire en sorte que ces changements offrent de réels relais de croissance et que la crise que nous vivons fasse place à une période de renouveau.

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Un mot sur l’exportation des programmes audiovisuels français ?

Frank SOLOVEICIK

En termes d’exportation de programmes audiovisuels, les préventes ont réalisé un record l’année dernière. En vente TV, nous avons vendu pour 137M€. Ce chiffre sera vraisemblablement en hausse les années à venir. Il y a une réserve financière et commerciale très forte en France si nous réussissons à désentraver la circulation des programmes de groupe à groupe.