Frédéric LOPEZ : L’échec, c’est la preuve d’avoir essayé. C’est aussi une manière de dire aux gens : «foncez, n’ayez pas peur !»

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Rentrée de tous les défis pour Frédéric LOPEZ, Animateur et Producteur à Adenium TV. A l’antenne en début d’après-midi depuis près d’un mois sur France 2 avec sa nouvelle émission «Mille et une vies», il nous livre sa vision de producteur à la télévision.

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Dans «Mille et une vies», vous fuyez une fois encore les plateaux de TV…

Frédéric LOPEZ

Oui, nous tournons dans une ancienne imprimerie en plein Paris qui offre un cocon avec une verrière, un salon douillet entouré d’un balcon intérieur, deux petits jardins et une cuisine. Je ne voulais pas passer des heures sur un plateau sans lumière du jour. J’avais très peur de me répéter chaque jour. Je partage avec les téléspectateurs ce que j’aime le plus au monde : les rencontres. Quand quelqu’un se raconte, cela fait résonner aussi votre propre histoire.

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Où puisez-vous votre inspiration en télé ? A l’étranger ?

Frédéric LOPEZ

Non, pas vraiment. A l’étranger, dans une chambre d’hôtel, allumer la télé est la dernière chose que je fais. Je préfère poser mes affaires, sortir et voir ce qui s’y passe. Si j’arrive à créer des émissions, c’est parce que je ne suis pas in uencé par les autres. A partir du moment où j’accepte l’ultra-précarité qui consiste à tout donner, à ne dormir que 4 heures par nuit pour une idée ou un concept, c’est magique. J’avoue ne pas passer beaucoup de temps devant la télé. Quand je la regarde, je vois beaucoup de remplissage. Du coup, je m’ennuie. Je suis en quête de sens.

media+ En Bref…
Quelle relation entretenez-vous avec la notion d’échec à la TV ? Frédéric LOPEZ

J’en ai vécu plusieurs dans ma vie. L’échec, c’est la preuve d’avoir essayé. C’est aussi une manière de dire aux gens : «foncez, n’ayez pas peur !». Certaines de mes émissions par exemple n’ont pas marché, comme celle sur le bonheur, à l’époque sur France 2. Le lendemain, au vu des audiences, je n’osais pas sortir de chez moi. Je croyais qu’on allait me jeter des tomates. Et puis, nalement j’ai dédramatisé. Gérard Jugnot m’a dit : «Dans «Rendez-vous en Terre Inconnue», tu montres le bonheur tandis que dans ton émission sur le bonheur, tu l’expliques. Il est là le problème». Par conséquent, vous ne m’entendrez plus jamais parler de bonheur à la TV. J’ai appris qu’il ne fallait pas expliquer les choses, mais les vivre.

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Tentez-vous d’exporter vos formats à l’international ?

Frédéric LOPEZ

Absolument ! Mais j’ai refusé de vendre «Rendez-vous en Terre Inconnue» à l’étranger. Je connais beaucoup trop le monde de la TV pour savoir que par facilité, les équipes allemandes, indiennes ou albanaises auraient été voir les habitants que nous avons déjà visités. Je ne peux pas imaginer que ce soit Disneyland chez les Maasaï.

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Comment abordez-vous les tournages de «Rendez-vous en Terre Inconnue» ?

Frédéric LOPEZ

Avec France 2, nous nous sommes mis d’accord pour tourner deux numéros par an. Je fais appel à une équipe réduite d’experts composés de deux journalistes et d’un rédacteur en chef qui travaillent au bureau sur les populations du monde. Nous disposons aussi de 2 à 3 cameramen qui tournent des «beauty shot», à savoir des images de paysages que nous utilisons pour les transitions. Entre le régisseur, le médecin et le rédacteur en chef, nous sommes une équipe de 7 personnes sur le tournage. Après, vous avez forcément des gens du coin qui nous aident à porter le matériel, etc. Deux nouveaux numéros ont été tournés. L’un avec Mélanie Doutey en Mongolie et l’autre avec Cristiana Reali en Australie.