Il est «inévitable» que «tous les foyers puissent contribuer à l’audiovisuel public», selon Aurore Bergé (LREM)

371

Il est «inévitable» que «tous les foyers puissent contribuer à l’audiovisuel public», a estimé la porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée nationale Aurore Bergé lundi sur franceinfo. «C’est un service public: il est payé par tous, même par ceux qui n’en bénéficient pas directement», a expliqué la députée, rapporteure de la mission d’information sur la réforme de l’audiovisuel qui a rendu ses conclusions jeudi. La contribution à l’audiovisuel public, ou CAP, d’un montant de 139 euros, est aujourd’hui liée à la détention d’un téléviseur et prélevée en même temps que la taxe d’habitation. Elle doit rapporter cette année 3,8 milliards d’euros (dont 600 millions de dégrèvements compensés par l’Etat), principale source de financement des entreprises de l’audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, Arte…). «Ce n’est peut être pas l’idée la plus populaire ou la plus facile mais elle me paraît extrêmement légitime, aussi pour sécuriser le financement de l’audiovisuel public», a poursuivi Aurore Bergé. «Progressivement, les gens consomment différemment, n’ont plus de téléviseur, et on a un risque à terme de fragiliser l’audiovisuel public. L’universalisation est inévitable». La ministre de la Culture Françoise Nyssen avait évoqué dès l’an dernier la perspective d’une réforme de la CAP, notamment au vu du projet de suppression à terme de la taxe d’habitation, qui obligera de toute façon le gouvernement à trouver un nouveau système. Cette réforme devrait s’appliquer en 2020, avait précisé la ministre de la Culture à la mi-septembre, souhaitant que la contribution soit déconnectée de la possession d’un téléviseur. Le surplus de recettes en cas de généralisation, évalué à 100 millions d’euros, «doit revenir à l’audiovisuel public», a souligné Aurore Bergé, et devrait permettre à Radio France de supprimer la publicité de ses antennes, a-t-elle souligné. La députée souhaite aussi la suppression «à terme» des publicités des écrans de France Télévisions, dont les revenus annuels sont estimés «entre 300 et 350 millions d’euros». «Mais l’idée n’est pas de punir l’audiovisuel public, donc il faudra qu’il y ait une compensation», a souligné Aurore Bergé, et «aujourd’hui, on n’a pas les moyens de le compenser».