Iran : un député met en cause la cyber-police chargée de contrôler l’internet

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Un député iranien, Mehdi Davatgari, a mis en cause la cyber-police, chargée de contrôler l’internet, dans la mort en détention le 3 novembre du blogueur Sattar Beheshti, a rapporté lundi l’agence de presse Fars. «L’action de la justice (qui a ouvert une enquête) est totalement conforme à la loi, en revanche l’infraction de la cyber-police est totalement confirmée», a déclaré M. Davatgari, représentant spécial du Parlement dans ce dossier. Arrêté le 30 octobre, M. Beheshti, 35 ans, a été retrouvé mort dans sa cellule le 3 novembre, avait précisé le procureur général Gholamhossein Mohseni Ejeie il y a quelques jours. «Malheureusement, des agents de la cyber-police ont gardé pendant une nuit l’accusé sans ordre judiciaire dans un lieu de détention ce qui est totalement illégal», a dénoncé le député. «La cyber-police a transféré l’accusé de la prison d’Evine (nord de Téhéran) dans un lieu de détention lui appartenant» et où le blogueur est mort, a ajouté M. Davatgari, réclamant «la démission ou la mise à l’écart du chef de la cyber-police». Le député a aussi promis qu’un «rapport complet» sur cette affaire serait présenté au Parlement la semaine prochaine. Ce week-end, le parquet de Téhéran a affirmé que la mort de M. Beheshti était «probablement due à un choc dû à un coup ou à des coups sur les parties sensibles du corps ou à des pressions psychologiques extrêmes» et assuré que l’enquête se poursuivait «sans relâche». La justice avait promis le 11 novembre «des poursuites rapides et décisives contre quiconque impliqué» dans la mort du blogueur, qui avait été arrêté pour avoir critiqué le régime iranien sur internet. Selon Amnesty International, il pourrait être décédé des suites de tortures après avoir porté plainte contre des sévices dont il était victime. Des experts de l’ONU et plusieurs pays occidentaux ont demandé au gouvernement iranien de faire toute la lumière sur cette affaire.