Jean-Pierre PANZANI, Directeur marketing et développement du Département TV de Médiamétrie

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La fiction française séduit chaque année de nouveaux adeptes. Est-ce la preuve d’une meilleure qualité de la production de nos fictions ?
Jean-Pierre PANZANI
Il y a tout d’abord une fidélité grandissante du téléspectateur envers la fiction française. De plus, le nombre de fidèles a progressé de 60 à 74% entre 2010 et 2013. J’y vois ici la traduction d’une consommation plus régulière de la fiction nationale portée par des séries devenues incontournables : «Plus Belle la Vie», «Fais pas ci fais pas ça»,… L’offre de la fiction française couvre et touche aujourd’hui l’ensemble du public, même s’il est généralement plus féminin.
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Quels sont les formats (5’, 26’, 52’, 90’) les plus plébiscités par les téléspectateurs? Les fictions policières ou procédurales sont-elles toujours en vogue ?
Jean-Pierre PANZANI
En matière de formats, les fictions de 52’ sont plébiscitées par 52% des adeptes de fictions françaises (+5 points en un an). Tandis que les formats de 90’ restent stables à 21%. Les fictions de 26’ atteignent 12% de popularité contre 18% pour ceux de 5’, avec une prédominance auprès des 15-24 ans. Aujourd’hui, ce qu’attendent nos concitoyens, c’est avant tout, une bonne histoire et par la suite, de bons personnages. La fiction policière – qui amène à réfléchir – et la comédie, qui vise à divertir, demeure les deux genres préférés des téléspectateurs.
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La fiction représentait 22% de l’offre de programmes TV en 1998. Comment cette dernière a-t-elle évolué ?  
Jean-Pierre PANZANI
Sur l’ensemble des chaînes de télévision que nous mesurons, la fiction française représente aujourd’hui 26% des programmes diffusés (contre 22% en 1998). Dans le Top 10 des feuilletons diffusés à la télévision française en 1998, toutes les fictions étaient françaises à part une seule série américaine, il s’agissait de «Columbo». Parallèlement, les durées des programmes se sont raccourcies. Les fictions de 90’ étaient monnaie courante en 1998, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
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La consommation de la fiction en vidéo en catch-up TV est-elle significative ?
Jean-Pierre PANZANI
45% de tout ce qui se consomme en différé est une fiction (contre 17% en 2010). Aujourd’hui, tous les droits de distribution des séries sont négociés par les chaînes de télévision. Du coup, l’accès à ces programmes accroît vraisemblablement la consommation en vidéo de rattrapage. A noter que 37% des Français reçoivent la télévision par ADSL et que toutes les grandes chaînes possèdent leur propre plateforme de replay.