Des journalistes jordaniens ont manifesté mercredi près du Palais royal à Amman contre une décision gouvernementale de bloquer 290 sites internet d’informations non autorisés, qualifiant cette mesure de «répressive». «Nous nous sommes réunis aujourd’hui pour dire au roi Abdallah II que la décision répressive du gouvernement viole la Constitution», a déclaré Nasser Lafi, qui dirige le site d’information Busala. «Cette décision porte atteinte à la réputation de la Jordanie», a-t-il ajouté. Des dizaines de journalistes ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «non à l’assassinat des médias» ou encore «lutter contre la corruption au lieu de bloquer les sites d’information». Le 3 juin, une source gouvernementale avait indiqué que 290 des quelque 400 sites locaux d’informations seraient bloqués car ils n’avaient «pas obtenu l’autorisation nécessaire», en vertu d’une loi votée l’année dernière et condamnée par des organisations de défense des droits de l’Homme. Le service gouvernemental chargé des médias, le Département de la presse et de la publication (PPD), a insisté sur le fait que «cette décision ne vise pas à restreindre les libertés», affirmant que l’objectif était d’«organiser le travail de ces sites». L’un des manifestants, Jomaa Wahsh, directeur du site Al-Mirsad, a annoncé de nouvelles manifestations «pour pousser le gouvernement à annuler cette loi injuste».
