La chaîne musicale AIVA condamnée en Russie pour images LGBT+ dans clip musical 

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FILE PHOTO: LGBT activists take part in a protest against amendments to Russia's Constitution and the results of a nationwide vote on constitutional reforms, in Moscow, Russia July 15, 2020. The placard reads: "I don't recognise the authority that keeps me from having a family". REUTERS/Shamil Zhumatov/File Photo

Un tribunal russe a annoncé vendredi avoir condamné une chaîne de télévision à une amende pour «propagande» LGBT+, à cause d’un clip musical montrant «deux personnes de même sexe» en train de se «caresser» la main. 

La condamnation, dont la date exacte n’est pas précisée, est rendue publique au lendemain de l’interdiction dans le pays du «mouvement international LGBT» pour «extrémisme», en pleine offensive conservatrice visant ces communautés. 

Un tribunal de Saint-Pétersbourg a déclaré avoir condamné la chaîne musicale AIVA à payer 500.000 roubles (environ 5.000 euros au taux actuel) pour avoir diffusé le clip de la chanson «Tak krassivo» («Si beau») datant de 2017 et interprétée Sergueï Lazarev, une vedette en Russie qui a représenté deux fois son pays à l’Eurovision. 

Les images montrent deux mains «se caressant» et qui semblent appartenir à «deux personnes du même sexe», d’après leurs «caractéristiques» physiques, a expliqué le tribunal dans un communiqué, citant le procès-verbal. 

L’interaction peut être perçue comme «sensuelle» et ayant lieu entre des «personnes affichant leurs préférences homosexuelles», d’après ce texte. 

Ce geste pourrait, toujours selon le procès-verbal, laisser penser que ces «préférences» sont «acceptables» et «égales à l’union entre un homme et une femme». 

En Russie, une loi, dénoncée comme un instrument de répression homophobe, interdit la «propagande» de «relations sexuelles non traditionnelles» à tous les publics, et concerne donc les médias, les sites internet, les livres ou les films. 

Jeudi, le pays a franchi un cap supplémentaire : la Cour suprême russe a banni le mouvement «international» LGBT+, ouvrant la voie à des peines de prison pour les homosexuels et militants défendant leurs droits en Russie. 

L’audience s’est déroulée sans représentant de la défense, car aucune organisation ne portant ce nom n’existe en Russie. 

Cette nouvelle interdiction intervient dans un contexte de durcissement de la répression contre les personnes LGBT+, la Russie se posant en porte-drapeau des valeurs «traditionnelles» face à la décadence supposée de l’Occident. 

La dernière décennie a vu leurs droits drastiquement limités, sous l’impulsion de Vladimir Poutine soutenu par l’Eglise orthodoxe.