La télévision recueille une mémoire européenne de la résistance au nazisme

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Le réalisateur Bernard George a collecté à travers l’Europe les témoignages de dizaines d’hommes et de femmes qui ont résisté aux nazis, avec l’urgence de conserver une mémoire en train de disparaître dans une série documentaire bientôt diffusée sur Arte. Avec «Les Combattants de l’ombre», Bernard George, spécialiste du documentaire historique, a envisagé la Résistance dans une dimension rare, sinon unique: celle de l’Europe comme «un seul territoire… le théâtre d’un même drame». Pour les six épisodes de la série et pendant trois ans, il a parcouru le continent et interrogé 77 témoins dans 14 pays. Qu’ils aient été juif, étudiant ou instituteur, ils lui ont dit comment et pourquoi ils étaient entrés en Résistance, à 14 ou 15 ans pour certains. Parce qu’il n’existe pas d’images de résistants ou si peu, Bernard George a entrecoupé les entretiens et les archives privées inédites de scènes reconstituées d’arrestations ou d’exécutions sommaires. Il s’agissait de montrer dans leur jeunesse agissante ces résistants qui ont passé 80 ans aujourd’hui et qui sont de moins en moins nombreux, a-t-il dit à la presse à Toulouse, un foyer de la Résistance. C’est la productrice Fabienne Servan-Schreiber, d’une famille qui a combattu les Allemands, qui a ressenti comme impérieuse la nécessité de «recueillir la mémoire». Elle déplore une autre résistance: celle des chaînes à parler d’histoire, a fortiori quand elle est européenne et non pas nationale.   Mais elle a gagné le soutien de Jérôme Clément, alors président de Arte France. Arte diffusera la série les 12, 19 et 26 octobre à 20h40. La sortie d’un coffret DVD et d’un livre, et la mise en ligne d’un site interactif accompagneront la diffusion.