Les attaques informationnelles émanant de puissances étrangères «vont probablement s’intensifier»

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Les attaques informationnelles émanant de puissances étrangères «vont probablement s’intensifier» en Europe ces prochaines semaines, à l’approche notamment des élections européennes au mois de juin prochain, a prévenu ce mardi 13 février 2024 le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, appelant à la «vigilance».

«Les attaques vont probablement s’intensifier. Notre continent vote dans cinq mois pour les élections européennes et chacun de nos pays sera une cible pour les puissances étrangères», a mis en garde le ministre français des Affaires étrangères, dans une rare adresse directe à la population sous forme d’une vidéo publiée sur le réseau social X (anciennement Twitter).

Ces propos surviennent après que la France a publiquement dénoncé ce lundi 12 février 2024 l’existence d’un réseau «structuré et coordonné» de sites diffusant de la propagande russe en Europe et aux États-Unis, et présenté comme une nouvelle ingérence numérique venant de la Russie à quelques semaines du deuxième anniversaire du début de l’invasion russe en Ukraine.

Baptisé «Portal Kombat», ce réseau de 193 sites a été mis au jour à l’issue de quatre mois de travail de Viginum, l’organisme français de lutte contre les ingérences numériques étrangères.

Ces sites, «dormants pour la plupart, ont pour but de propager des fake news, des points de vue qui servent les intérêts de la Russie.

Ils diffusent des fausses informations sur l’Ukraine, divisent nos opinions publiques et attisent aussi la haine», a dénoncé M. Séjourné, ajoutant à l’adresse des internautes que ce type d’ingérence vise «à vous manipuler».

Les services français sont «pleinement mobilisés pour détecter et contrer ces attaques informationnelles, mais j’appelle à la plus grande vigilance (…) En démocratie, l’information est la base de tout. Ne nous laissons pas tromper, ne nous laissons pas voler notre débat démocratique», a encore affirmé le ministre.

Des groupes prorusses avaient déjà été pointés du doigt par Meta (maison-mère de Facebook, WhatsApp et Instagram) et les autorités françaises pour leur campagne «Doppelgänger», qui depuis 2022, consiste à usurper l’identité visuelle de médias pour distiller des infox.