L’IA, grande vedette de VivaTech

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Casques, harnais et oeuvre d’art: l’IA est la star de VivaTech, le plus grand salon européen sur les nouvelles technologies, qui s’est ouvert mercredi à Paris avec des têtes d’affiche internationales du secteur. Plusieurs milliers de visiteurs professionnels se pressaient dans les allées du parc des expositions de la Porte de Versailles à la recherche des dernières nouveautés, dopées à l’IA, exposées par plus de 11.000 représentants de start-up mais aussi des grosses entreprises comme Orange ou Huawei. «L’IA sera au coeur de tout ce que vous verrez», a prévenu Maurice Levy, président de VivaTech, en donnant le coup d’envoi de la 8e édition du salon qu’il a fondé. «Avec l’accélération de l’IA, nous vivons une vraie révolution qui peut être comparée à l’invention de l’imprimerie ou à l’arrivée de l’électricité», a déclaré sur scène Marina Ferrari, secrétaire d’Etat française chargée du Numérique. «Mais n’ayez pas peur», a-t-elle poursuivi. Dans la prochaine décennie, l’IA pourrait faire gagner à la France «plus d’un point de croissance, soit entre 250 milliards et 430 milliards de PIB supplémentaire», a-t-elle rappelé en s’appuyant sur un récent rapport du comité IA remis à l’Elysée. Le Président Emmanuel Macron, qui n’a pas pu se rendre à cette grand-messe de la tech mercredi en raison d’un déplacement en Nouvelle-Calédonie mais avait réuni à l’Elysée mardi des chefs de file du secteur, a annoncé une nouvelle série de mesures en vue de renforcer la politique dans ce domaine. Parmi celles-ci, 400 millions d’euros supplémentaires alloués au financement des pôles d’excellence destinés à former des spécialistes de l’IA. Dario Amodei, co-fondateur de l’entreprise américaine d’IA Anthropic, Arthur Mensch, patron et co-fondateur de la pépite française Mistral AI, ou encore Yann Le Cun, directeur du laboratoire de recherche sur l’IA du groupe Meta (maison mère de Facebook), sont attendus sur scène. L’entreprise américaine OpenAI, qui a lancé la vitrine grand public du secteur ChatGPT, est aussi présente et fera dans l’après-midi des démonstrations de sa nouvelle version à même de tenir des conversations orales fluides avec ses utilisateurs. Parmi les nombreuses inventions, les visiteurs peuvent s’émerveiller devant une main robotique noire alimentée par l’IA de l’entreprise américaine Esper Bionics. «Nous utilisons le machine learning et l’IA pour améliorer la détection de l’activité et rendre le maniement plus intuitif pour chaque utilisateur», a expliqué Dima Gazda, patron d’Esper Bionics, fondée il y a 5 ans. Un harnais doté d’un GPS et d’un ordinateur couplé à une IA générative permettant de détecter des obstacles pour les personnes mal voyantes (Biped.ai), de l’art conçu grâce à l’IA (Artpoint) ou encore des diagnostics de cancer délivrés plus rapidement grâce à l’intelligence artificielle (Primaa) sont aussi au programme. La «tech durable» est l’autre thématique phare du salon, avec des entreprises comme la start-up française Value Park, qui utilise l’eau de mer profonde pour refroidir les bâtiments, et une attention particulière sur les nouvelles mobilités, avec la présence de Tesla et Airbus. Parmi les vedettes internationales attendues se trouvent John Kerry, ex-émissaire pour le climat du Président américain Joe Biden et ancien secrétaire d’Etat, Linda Yaccarino, DG de X, ou encore la présidente de la messagerie Signal, Meredith Whittaker. Invité de dernière minute, le milliardaire américain Elon Musk, patron de SpaceX, Tesla et X, doit intervenir lors d’une séance de questions-réponses à distance. Le programme comprend aussi des interventions de dirigeants français comme Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, et Christel Heydemann, à la tête d’Orange, ainsi que des figures européennes comme Thierry Breton, commissaire en charge du Numérique, et Charles Michel, président du Conseil européen. Après la Corée du Sud et l’Inde les années précédentes, le Japon est l’invité d’honneur