O. WOTLING : « On consolide l’identité de nos fictions, loin des récits standardisés »

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Olivier WOTLING, Directeur de la Fiction d’ARTE France

Saison riche en unitaires et séries pour ARTE qui revendique son statut «singulier». Interrogé la semaine dernière au Festival de la Fiction TV de La Rochelle, Olivier WOTLING, Directeur de la Fiction d’ARTE France revient pour média+ sur sa ligne de conduite et les projets en cours.

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ARTE revendique une singularité dans ses fictions. Comment cela s’illustre-t-il et avec quel budget ?

Olivier WOTLING

Sur l’année en cours, l’enveloppe budgétaire de la fiction d’ARTE est de 26 M€ tout confondu : productions, préachats et coproductions internationales. En cherchant à être singuliers, on prend des risques. Mais à entendre le public, nous faisons la différence parmi les sujets et leur traitement. Notre saison 2016-2017 s’ouvrira avec «Au-delà des murs» (3X45’ – Lincoln TV), mini-série fantastique qui démarre le 22 septembre. ARTE investit ensuite le 7 octobre avec la comédie romantique «Damoclès» (84’ – Moneypenny Productions) de Manuel Schapira qui signe son 1er long-métrage. Le 18 novembre, nous proposerons le drame social «Carole Matthieu» (85’ – Elemiah/Luminescence Film) avec le grand retour d’Isabelle Adjani. Dans les alentours d’Halloween, nous proposerons «The Enfield Hunting» (3X45’ – Eleven Films), la minisérie paranormale de Sky. Puis nous enchaînerons avec «Norskov, dans le secret des glaces» (10X45’ – SF Film Production), notre série policière danoise. Début décembre, nous proposerons «Cannabis» (6X52’ – Tabo Tabo Films/Arcadia Motion Pictures), un thriller sur un réseau de trafiquants. A l’approche de Noël, le conte poétique «Le Passe-Muraille»  (95’ – Les Films du Poisson) nous présentera un Denis Podalydès embarrassé par des pouvoirs de super héros.

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Le 6X52’, est-ce le summum de la prise de risque chez ARTE ?

Olivier WOTLING

Vu nos moyens, le 6X52’ est notre plus gros format. Et c’est une façon de varier notre offre durant l’année. D’ailleurs, on ne part jamais avec l’idée de commander plusieurs saisons d’une série, même si on ne se l’interdit pas. C’est le cas par exemple pour «Au service de la France» (12X30’ – Mandarin Télévision/Netflix) saison 2 ou «Manon 20 ans» (3X52’ – Image et Compagnie), la suite de «3X Manon» de Jean-Xavier de Lestrade.

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Quels sont vos projets pour 2017 ?

Olivier WOTLING

Nous consolidons l’identité de nos fictions, loin des récits standardisés. Nous aurons ainsi la mini-série «Héroïnes» (3X52’ – Elzevir Films), une fiction tout en générosité humaine autour de 4 femmes qui cherchent à rebondir suite à la fermeture de leur usine de lingerie. L’unitaire «Tuer un homme» (90’ – Diaphana Films) s’imposera comme un drame intimiste autour d’un homme qui a tué un braqueur. Autre unitaire, «La bête curieuse» (90’ – Ex Nihilo) avec Laura Smet dans le rôle d’une jeune femme en liberté conditionnelle. Actuellement en développement, deux mini-séries de 3X52’ : «Maroni» (Love My TV), un polar mystique en Guyane et «Kim Kong» (Kwaï), une comédie loufoque.

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Avez-vous réussi à bouger les lignes de la fiction d’ARTE en deux ans ? 

Olivier WOTLING

Ce n’est pas une révolution mais une réelle évolution. La case séries du jeudi soir n’a que 4 ans. On produit majoritairement du 52’ et on conserve 5 à 6 unitaires par an que nous diffusons le jeudi soir. Nous sommes aussi là pour tester, ouvrir des horizons, être décalés et distinctifs. C’est la vocation d’ARTE. L’angle que nous privilégierons par exemple sur les coproductions, c’est l’humain.