Olivier EZRATTY, Conseil en Stratégies de l’Innovation
Le Consumer Electronic Show (CES) est le plus grand événement mondial High-Tech à Las Vegas. C’est le rendez-vous de l’innovation et des nouvelles tendances. Mais que faut-il en retenir? Réponse avec Olivier EZRATTY, Conseil en Stratégies de l’Innovation qui nous dresse un bilan de l’événement.
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Dans le domaine des objets connectés, comment les modes de connectivités évoluent-ils ?
Olivier EZRATTY
Le périmètre couvert par le marché des objets connectés n’a pas énormément évolué. Sur ce dernier CES, nous avons vu apparaître des technologies qui touchent des marchés de niches. Mais l’univers des objets connectés lié à la maison n’a pas énormément bougé. L’offre tente à la fois d’améliorer son interactivité avec l’utilisateur mais aussi de faciliter l’accès par le mobile. La quasi-totalité des objets connectés depuis 4 ans sont pilotables par les smartphones et les tablettes. Le marché se démocratise mais décolle lentement. Tous les chiffres le démontrent. Le taux d’équipement est relativement faible. En France, les ménages dépensent environ 700€ par an en équipement numérique. Quant à la montre connectée, elle est en train de remplacer graduellement ce que l’on appelle les «trackers» qui servent à mesurer l’activité physique. Fréquemment, ce sont les objets les plus généralistes qui prennent le dessus sur les objets spécialisés. Apple avec son Apple Watch a permis au marché de la montre connectée d’être multiplié par 3 ou 4 en 2015.
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Autre tendance, la réalité immersive et la réalité augmentée. Qu’en est-il ?
Olivier EZRATTY
Il existe un engouement médiatique autour de la réalité immersive. Ce qui a déclenché le phénomène, ce sont les lunettes à réalité augmentée qui ont été créées par Oculus, une société phare dans le domaine. Cette dernière a été rachetée il y a deux ans par Facebook et n’a toujours pas livré son produit au grand public. La situation est paradoxale. Le leader du marché n’a pas de produits disponibles mais il est déjà copié par des dizaines de sociétés flairant le potentiel du secteur.
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Quelles stratégies sont mises en place par les fabricants de téléviseurs ?
Olivier EZRATTY
Cette année au CES, les constructeurs ne jurent que par la 4K. Ils ont mis également en valeur des écrans 8K, la génération suivant, entre 2020 et 2030. La 4K, c’est un peu comme la HD il y a 10 ans. La technologie n’arrive pas du jour au lendemain car tout un processus industriel doit se mettre en place, du matériel aux contenus. Les caméras de captation de sports extrêmes comme les GoPro ou les drones sont passées en 4K. Une grande majorité des séries TV et des nouveaux films sont produits eux aussi dans cette technologie. Nous voyons arriver le Blu-Ray en 4K ainsi que les premières chaînes en France avec cette définition, notamment chez SFR. Cette année, les constructeurs de téléviseurs comme Samsung mettent un peu moins l’accent sur le côté «portail de contenus». Ils accentuent le lien entre la télévision et la domotique. Ils tentent de se raccrocher aux branches des objets connectés. Ils veulent faire en sorte que leurs téléviseurs soient reliés à l’univers des objets connectés à la maison.
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Lors du CES, Netflix a annoncé une extension à 130 nouveaux territoires. Quel a été l’impact de cette annonce ?
Olivier EZRATTY
Netflix a été l’une des keynotes les plus remarquées. Cet acteur devient un opérateur mondial de la télévision payante alors que tous les autres sont des opérateurs locaux. Il s’agit d’une forme de mondialisation de l’accès à la télévision payante qui lui donne un pouvoir d’achat phénoménal sur les séries TV. Natflix a commandé 31 séries pour 2016, c’est sans commune mesure avec ce que fait Canal+.
