P.Y. BOURNAZEL (Commission IDF) : «Le tournage de « Mission Impossible 6 » représente 25 M€ de dépenses en Ile-de-France»

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Pierre-Yves BOURNAZEL, Président de la Commission du Film d’Ile-de-France

La Région Ile-de-France réaffirme, dans le cadre de sa politique de soutien à l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel, sa volonté de stimuler la croissance d’un secteur dynamique. Entretien avec Pierre-Yves BOURNAZEL, Président de la Commission du Film d’Ile-de-France.

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Comme chaque année, l’Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique dresse le bilan de l’activité en IDF. Que doit-on retenir ?

Pierre-Yves BOURNAZEL

2015 et 2016 marquent le retour de la croissance en Région Ile-de-France et portent principalement sur l’emploi permanent (+9% en masse salariale et en effectifs). Ce retour de la croissance est principalement dû à la reprise des investissements dans le cinéma français (+28%) et à la relocalisation en Ile-de-France de films au budget supérieur à 10 M€ grâce à l’effet conjugué du crédit d’impôt et du fonds de soutien de la Région Ile-de-France. Notons également le phénomène lié au crédit d’impôt international. Ce dernier est passé de 20 à 30% début 2016. Les investissements étrangers ont été multipliés par 3 (environ 150 M€). Des productions comme «Befikre», un film indien tourné exclusivement sur notre territoire francilien, nous a assuré un rayonnement auprès de 120 millions de spectateurs en Inde. De son côté, le film «Jackie» a été tourné en partie en IDF et notamment à la Cité du Cinéma. Les effets spéciaux du film ont été réalisés par une entreprise française.

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Malgré un niveau d’activité déjà élevé, la croissance va-t-elle se poursuivre en 2017 dans le domaine de la production cinématographique et audiovisuelle ?

Pierre-Yves BOURNAZEL

Les voyants sont au vert dans un secteur hautement concurrentiel. On constate que la croissance se poursuit début 2017. Nous avons eu le tournage de la série «Twin Peaks» mais aussi «Mission Impossible 6». Ce blockbuster avec Tom Cruise représente 25 M€ de dépenses en Ile-de-France, 400 techniciens français qui travaillent dessus et 35 jours de tournage. Il faut dire que nous avons des dispositifs fiscaux incitatifs et une industrie très performante avec une compétence et un savoir-faire exceptionnel de nos permanents et de nos intermittents dans le monde du cinéma et de l’audiovisuel. Sur les productions françaises par exemple, 12 films soutenus par la région IDF sont programmés au Festival de Cannes dont 9 dans la sélection officielle. Il y a une synergie des politiques publiques qui s’additionnent aux dispositifs fiscaux, aux fonds de soutien, aux compétences et aux savoir-faire de l’industrie.

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Les infrastructures pour accueillir les tournages sont-elles à la hauteur ?

Pierre-Yves BOURNAZEL

Bien entendu ! En plus de la Cité du Cinéma, les studios de Bry-sur-Marne ont doublé leur taux de remplissage entre 2015 et 2016, passant de 40 à 80%. Nous voyons bien là la dynamique que nous avons. Notre logique d’attractivité repose aussi sur un patrimoine naturel et culturel exceptionnel. De plus, le soutien à la production et à la réalisation est fort. En région IDF en 2016, c’est 16 M€ de soutien au cinéma et à l’audiovisuel. Jamais nous n’aurons autant soutenu la diversité de la création.

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L’animation représente aussi une grande part de l’attractivité en IDF ?

Pierre-Yves BOURNAZEL

L’animation représente beaucoup pour l’emploi en IDF. L’animation française poursuit son développement grâce notamment à l’accueil de productions internationales entièrement fabriquées en Ile-de-France. Au-delà de l’exemple bien connu de Illumination Mac Guff, qui continue à voir croître le nombre de ses effectifs, d’autres sociétés comme Mikros Image, Cube Creative ou TeamTO fabriquent régulièrement des productions d’animation pour le compte d’acteurs étrangers. La hausse de la production de séries TV n’est pas non plus étrangère à cette dynamique de croissance avec le tournage sur le territoire francilien de séries ambitieuses («Le Bureau des Légendes» et «Versailles») dont la récurrence a permis de renforcer l’activité des plateaux de tournage.