L’ONG autrichienne de protection de la vie privée en ligne NOYB a annoncé mercredi le dépôt d’une plainte contre Google auprès de la Cnil, régulateur français des données personnelles, pour dénoncer l’utilisation d’un code de traçage sur les smartphones.
Le système d’exploitation Android du géant américain associe automatiquement chaque appareil à une chaîne de caractères, connue sous le nom Advertising ID (AAID), «à l’insu de l’utilisateur ou sans son consentement», explique NOYB (pour «None of your business», «ce n’est pas vos affaires» en français), dans un communiqué.
Or cet identifiant, qui fonctionne comme une «plaque d’immatriculation digitale», permet de déterminer les préférences de l’utilisateur, de suivre son comportement afin de lui proposer des publicités ciblées, selon le texte de la plainte.
«Imaginez avoir de la poudre colorée sur vos pieds et mains qui signalent chacun de vos pas et actes: tout ce que vous touchez dans l’écosystème mobile», a commenté Stefano Rossetti, avocat spécialisé dans la protection de la vie privée chez NOYB.
«L’étendue de cette affaire est ahurissante. Quasiment tous les utilisateurs Android», qui sont estimés à plus de 300 millions dans l’Union européenne, «semblent être affectés par cette technologie», ajoute-t-il, espérant «une action» de la Commission nationale informatique et liberté (Cnil).
La plainte s’appuie sur la directive européenne «e-privacy», qui met en avant le nécessaire «consentement préalable» de l’utilisateur pour tout stockage d’information.
L’ONG avait déposé en novembre des plaintes similaires contre Apple, auprès des autorités de protection des données en Allemagne et en Espagne.
Parmi les fondateurs de NOYB, figure le juriste autrichien Max Schrems, qui a remporté une série de victoires juridiques dans le domaine de la protection de la vie privée en ligne.
Une plainte déposée contre Facebook avait conduit en juillet 2020 la Cour européenne de justice à invalider un mécanisme crucial de transfert des données personnelles de l’Union européenne vers les Etats-Unis. En 2015, il avait déjà obtenu l’annulation d’un accord similaire entre Bruxelles et Washington.
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