Présidentielle: la réforme des parrainages et du temps de parole adoptée

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A 13 mois de la présidentielle, les députés ont adopté définitivement mardi une réforme des règles de l’élection suprême, principalement du système des parrainages et du temps de parole des candidats, vivement contestée par les «petits» partis. Si 266 députés PS ont voté pour, elle n’a pu être adoptée que grâce à l’appui de 22 députés LR, alors que la ligne de leur groupe était l’abstention. L’UDI, les radicaux de gauche, le Front de gauche et la majorité des écologistes ont voté contre ce texte qui n’avait pu faire l’objet d’un accord avec le Sénat. Leurs critiques se focalisent principalement sur la substitution du «principe d’équité» à l’actuelle «règle d’égalité» des temps de parole des candidats pendant la période dite «intermédiaire» (3 semaines en 2012), allant de la publication de la liste des candidats au démarrage de la campagne officielle. Les deux semaines avant le 1er tour, l’égalité continuerait à s’appliquer. Les modifications proposées sont inspirées de recommandations du Conseil constitutionnel et du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). L’auteur du texte, devenu depuis ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, avait expliqué que le nombre important de candidats rendait difficile l’application d’une stricte égalité et dissuadait certaines chaînes d’organiser des débats. Il reviendra désormais au CSA de veiller à ce «traitement équitable» tenant compte notamment de la «représentativité» de chaque candidat (par les sondages et résultats aux précédentes élections) et de sa «contribution à l’animation du débat électoral». «Franchement, est-ce autre chose que verrouiller le débat présidentiel au profit de trois partis politiques dominants ?», s’est indigné le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde. «Nous n’avons pas à répondre aux diktats des chefs de chaîne de télévision», a renchéri le radical de gauche Alain Tourret.