Retour de Frédéric Haziza : la rédaction de LCP-AN vote une motion de défiance contre la direction (SDJ)

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La rédaction de LCP-AN a voté lundi une motion de défiance à l’encontre des dirigeants de la chaîne, Marie-Eve Malouines et Eric Moniot, pour protester contre la réintégration ce jeudi du journaliste Frédéric Haziza, suspendu en novembre après la plainte d’une consoeur pour agression sexuelle. A la question «faites-vous encore confiance à Marie-Eve Malouines et Éric Moniot pour gérer La Chaine Parlementaire ?», les votants ont répondu non à l’unanimité moins un vote blanc, sur 26 votants, précise la Société des journalistes (SDJ) de la chaîne. La rédaction de LCP compte 39 journalistes, dont 32 sont membres de la SDJ. «La décision de la direction de LCP, Marie-Eve Malouines et Éric Moniot, de réintégrer Frédéric Haziza au sein de la rédaction, malgré l’ouverture d’une enquête préliminaire après la plainte déposée par une de nos collègues pour agression sexuelle, nous choque», explique la SDJ. Frédéric Haziza doit revenir à l’antenne ce jeudi pour son émission «Questions d’info» (en partenariat avec «Le Monde», France Info et l’AFP). LCP-AN avait suspendu le 21 novembre son présentateur vedette et ouvert une enquête interne après une plainte d’une journaliste de la chaîne, Astrid de Villaines, pour une agression sexuelle survenue en 2014. Un rapport d’enquête, remis à la direction, a conclu que «depuis la sanction de 2014 (un avertissement, ndlr) il n’y as pas eu de comportements inappropriés», a expliqué la présidente de la chaîne Marie-Eve Malouines. «Les faits ont été sanctionnés et l’entreprise ne peut pas revenir sur cette sanction, sauf s’il y a des éléments nouveaux. En l’absence de faits nouveaux, la direction de LCP ne peut pas empêcher un journaliste de travailler sur la base de rumeurs ou de témoignages anonymes», poursuit la présidente. La SDJ indique au contraire dans son communiqué que «certains salariés ont expliqué avoir dénoncé d’autres comportements totalement inappropriés de la part de Frédéric Haziza après 2014 et ne pas retrouver leur témoignage dans le «rapport» d’enquête interne, ce qui ôte à ses conclusions toute valeur et ne permet pas de justifier du retour de l’intéressé à l’antenne compte tenu des risques d’atteinte à la santé physique ou mentale des salariés». La SDJ dénonce en outre «certaines déclarations mensongères de la présidente, voire tentatives d’intimidation», des points démentis par Marie-Eve Malouines. «Je dois protèger tous les salariés, non seulement la jeune femme qui a porté plainte, et je lui ai dit dès le depart qu’on l’aiderait et qu’on lui garantirait des conditions de travail sereines, et de l’autre côté, je dois aussi protéger ce journaliste qui a dejà été sanctionné pour ce fait-là et qui depuis, n’a jamais eu de comportement inapropprié selon le rapport», a souligné la dirigeante. Astrid de Villaines, qui était en congés, doit de son côté reprendre le travail mardi.