RTP : la radio-télévision mise en garde par Bissau

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Le gouvernement de Guinée-Bissau a mis en garde la direction de la Radio-télévision publique portugaise (RTP) contre le maintien en poste de son correspondant à Bissau, dont il avait ordonné l’expulsion. Dans un courrier adressé le 5 novembre à la direction de la RTP, le ministre bissau-guinéen de la Communication, Fernando Vaz, affirme que si le correspondant Fernando Gomes ne quitte pas le pays, les autorités ne seront «pas tenues pour responsables de tout ce qui pourrait (lui) arriver». «Le comportement de M. Gomes ne milite plus en faveur de la paix, la concorde nationale et la stabilité de notre pays. Nous demandons pour cela son remplacement», ajoute le ministre. Victor Pereira, conseiller en communication du Premier ministre Rui Duarte Barros, a affirmé que le gouvernement avait demandé «avec respect» le 15 octobre «à la firection de la RTP de remplacer Fernando Gomes par un autre journaliste, sans succès». «Nous n’avons obtenu aucune réponse», a-t-il ajouté. «Si sa direction le maintient, elle portera la responsabilité de tout ce qui arrivera à M. Gomes», a-t-il insisté, tenant à préciser que la mise en garde était «sérieuse». Bissau avait ordonné le 31 octobre l’expulsion de Fernando Gomes, accusé de «reportages hostiles» au gouvernement de transition issu du coup d’Etat militaire du 12 avril. Ce coup d’Etat avait renversé le régime du Premier ministre Carlos Gomes Junior qui vit maintenant en exil à Lisbonne.  Une attaque, le 21 octobre, contre une caserne de l’armée a été présentée par le régime de transition comme une tentative de le renverser fomentée par le Portugal, ex-puissance coloniale en Guinée-Bissau, en vue de remettre Carlos Gomes Junior au pouvoir.