TF1 : «Plus belle la vie» s’apprête à revenir «encore plus belle»

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Après plus d’un an d’interruption, «Plus belle la vie», plus long feuilleton jamais produit en France, s’apprête à revenir «encore plus belle», sur TF1, avec de nouveaux décors, hors de Marseille notamment, espérant séduire un nouveau public sans perdre ses premiers fans. Sous les platanes qui entourent la fontaine de la place d’Allauch, commune limitrophe de Marseille, des dizaines de techniciens s’activent autour de l’actrice Anne Décis (Luna Torres dans la série), qui donne la réplique à Cécilia Hornus (Blanche Marci). Après 18 ans d’existence, le programme quotidien, qui s’était interrompu en novembre 2022 avec 2,5 millions de téléspectateurs chaque soir sur France3, va revenir à partir du 8 janvier à 13h40 sur la première chaîne, sous son nouveau nom, dans le sillage du journal de 13 heures et de ses 4 millions de téléspectateurs. Le programme sera également disponible sur TF1+, la nouvelle plateforme de streaming gratuit de la chaîne, elle aussi lancée le 8 janvier et où «de nombreux épisodes des saisons précédentes» seront également accessibles, selon un communiqué de TF1 mardi. Mais exit donc le quartier du Mistral, créé dans les studios marseillais de la Belle de Mai et inspiré de celui bien réel du Panier, dans l’hypercentre de Marseille, qui racontait la vie rocambolesque de ses habitants. Dans le scénario, un effondrement d’habitations qui n’a pas fait de victime (contrairement à la réalité où 8 personnes avaient perdu la vie dans l’écroulement d’immeubles de la rue d’Aubagne en 2018) a contraint le bar à déménager dans un nouveau quartier de Marseille, filmé à Allauch donc. «Nouveaux voisins, nouveaux lieux et nouvelles habitudes… leur vie a doucement pris un nouveau départ», résume TF1. Quant au choix des personnages sauvegardés – environ la moitié des rôles ont été reconduits -, il a reposé sur la possibilité de développer de nouvelles intrigues et non sur leur popularité, assurait Stéphanie Brémond, directrice générale adjointe chargée des feuilletons de la société de production Newen France, lors d’une conférence de presse début décembre. «L’aventure repart avec un nouvel élan (…) tout en capitalisant sur l’ADN de la série: la convivialité, le vivre ensemble et l’évocation de sujets d’actualité» (le consentement, la ménopause, ou encore la précarité étudiante), explique la directrice artistique de la fiction du groupe TF1, Anne Didier. La production, qui annonce plus de scènes en extérieur, a dû également créer de nouveaux décors, toujours dans les studios de la Belle de Mai, les anciens ayant été détruits à l’annonce de l’arrêt de la série. «On a dû repartir quasiment à partir d’une feuille blanche», insiste la productrice, Clémentine Planchon. Un nouveau bar-restaurant donc, un commissariat de police, une résidence étudiante et un cabinet médical, reconstruits «en un temps record», souligne-t-elle, seront les nouveaux lieux où se dérouleront les intrigues. C’est une «étrange sensation, de ne s’être jamais quittés et en même temps que tout est différent», témoigne l’actrice Léa François (Barbara dans la série), ravie de retrouver les techniciens et «l’esprit de famille» qui règne sur le tournage: «On ne s’attendait pas à ce que ça reparte, j’étais passée à autre chose». «Quand on m’a annoncé la nouvelle de la reprise, j’étais très contente, en premier lieu pour les fans qui m’interpellaient dans la rue en regrettant l’arrêt de la série», poursuit-elle. Sur la place du village d’Allauch, Carole Arnaud, qui a fait plus d’une heure de route, observe médusée le tournage. «J’étais en deuil à l’arrêt de la série. Avec 18 ans de diffusion elle faisait partie de ma vie», témoigne la quinquagénaire. «Complètement accro», l’aide-soignante espère y retrouver des sujets d’actualité, marque de fabrique de la série. Pionnière dans le domaine, cette saga avait atteint des pics d’audience à 6 millions de téléspectateurs en 2008.