«The Crown», six saisons de controverses

114

En 6 saisons, «The Crown» a été souvent accusée de prendre des libertés avec la vérité historique, de plus en plus controversées au fur et à fur que la série se penchait sur des événements récents. Pour les dernières saisons, les personnes concernées sont vivantes et ont pu relever les inexactitudes. La pression a été telle que Netflix a fini par accepter l’an dernier d’ajouter un message d’avertissement expliquant qu’il s’agissait d’une «oeuvre dramatique fictive inspirée de faits réels».

– Saison 1: l’amour déçu de Margaret La saison centrée sur l’accession d’Elizabeth II au trône, en plein voyage au Kenya en 1952, est considérée comme relativement fidèle à l’histoire. Principal événement disputé: la relation de la soeur de la reine, Margaret, alors âgée de 22 ans, avec Peter Townsend, divorcé. Selon la série, la souveraine s’oppose à un mariage alors que des historiens estiment qu’elle voulait simplement que la princesse attende sa majorité, à 25 ans, et que les intéressés ont fini par y renoncer d’eux-mêmes.

– Saison 2: un époux volage ? Shocking! Philip, l’époux de la reine, part pour un mois en mer à bord du yacht Britannia, l’occasion de suggérer des infidélités – jamais confirmées. Ces tensions maritales sont présentées comme l’une des raisons pour lesquelles le duc d’Edimbourg recevra le titre de prince. Dans la saison 5, «The Crown» laissera entendre que Philip a pu avoir une liaison avec sa confidente Penny Knatchbull.

– Saison 3: complot et liaisons dangereuses : Cette fois, la série suggère une romance entre la reine et l’entraîneur de ses chevaux de course, Lord Porchester. «Mauvais goût», fulmine l’ancien chargé de la presse d’Elizabeth II Dickie Arbiter. Comme souvent, cette histoire intime s’entremêle avec un passage historique stupéfiant: un supposé complot en 1968 pour renverser le Premier ministre travailliste Harold Wilson, impliquant l’oncle et mentor du prince Charles, Lord Mountbatten. Si des discussions ont bien eu lieu, elles sont probablement allées bien moins loin que relaté et les historiens jugent peu crédible une intervention de la reine comme raconté.

– Saison 4: Diana, épouse délaissée: Avec les années 1980 vient le sujet brûlant du mariage de Charles et Diana. La 4ème saison est sous le feu des critiques des chroniqueurs royaux. «Lady Di» est présentée comme une jeune mariée esseulée, tombant dans la boulimie car délaissée par un époux de 12 ans son aîné, froid et infidèle, toujours épris de son amour de jeunesse Camilla. Les journalistes politiques relèvent des inexactitudes dans la manière dont sont rapportées les tensions entre le palais et la Première ministre Margaret Thatcher – toutefois bien réelles.

– Saison 5: abdication et infidélités: Sortie deux mois après la mort d’Elizabeth II, la 5ème saison aborde une période tourmentée pour la famille royale. Elle est attaquée pour avoir montré Charles suggérant à sa mère d’abdiquer et discutant d’un tel scénario avec le Premier ministre John Major. «Un tonneau d’absurdités», «une fiction dommageable et malveillante», s’étrangle ce dernier. Bien réels en revanche, un sondage de 1991 où la majorité des Britannique se disent favorables à une abdication et les principaux rebondissements de l’explosion du mariage de Charles et Diana – le «tampongate» qui voit une conversation intime entre le prince et sa maîtresse d’alors, l’actuelle reine Camilla, sortir en public, ou encore l’interview ravageuse de Diana à la BBC.

– Saison 6: le fantôme de Diana :

«The Crown» est attendue au tournant: la dernière partie de la série se penche sur l’événement le plus explosif du règne d’Elizabeth II: la mort de Diana. La «princesse du peuple» reste une icône pour les Britanniques et sa disparition un traumatisme dont la famille royale a mis des années à se remettre. Avant-goût: un article du «Telegraph» révélant que la princesse y apparait en fantôme a déclenché des accusations furieuses de manque de respect.