TNT gratuite : pas d’animateurs vedettes dans la stratégie de lancement

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Pas d’animateurs vedettes mais des magazines, des documentaires et des séries à foison: les patrons des nouvelles chaînes de la TNT gratuite, qui seront lancées en décembre, ont esquissé mardi leur stratégie pour conquérir des téléspectateurs sur un marché très concurrentiel. Le CSA a retenu en mars six nouveaux projets de chaînes gratuites pour la télévision numérique terrestre. Le 12 décembre, date de leur lancement, les téléspectateurs découvriront la chaîne féminine «Chérie 25» (NRJ Group), sportive «L’Equipe HD», dédiée aux fictions «HD1» (TF1), de documentaires «RMC Découverte» (NextRadioTV), de la diversité «Numéro 23» et la familiale «6ter» (M6). Mardi, les responsables de cinq chaînes (Pascal Houzelot, président de Numéro 23 était absent) ont promis des programmes qui répondraient «aux attentes des téléspectateurs» et «viseraient un très large public». «Nous proposons une offre complémentaire à celle déjà existante de la TNT gratuite qui cible les téléspectateurs de 15-35 ans», a assuré Fabrice Mollier, président de HD1. Sa chaîne vise 1,9% d’audience d’ici 2017 et des téléspectateurs âgés de 25 à 59 ans. HD1 proposera 240 films par an, soit «la plus grosse offre sur le cinéma, les séries et les fictions» en France, a dit M. Mollier. Côté 6ter, dont le slogan est «la TV à partager», 40% de la grille se fera en production propre, principalement des magazines. «Nous visons en 2015 entre 1,6 et 1,7% d’audience. Nous estimons cela raisonnable compte tenu de la concurrence qu’on va avoir», a souligné Catherine Schöfer, directrice générale adjointe de la chaîne. Chérie 25 (slogan: «la chaîne qui a tout pour elles») va «remettre en cause l’image stéréotypée de la femme», a assuré Maryam Salehi, directrice déléguée de NRJ Group. Au programme, beaucoup de magazines. RMC Découverte (slogan: «plus forts que la fiction») va proposer quatre thématiques de documentaires: tourisme-voyage, sciences-technologie, histoire-société, aventures-animaux. Son ambition est de produire ses propres documentaires «très vite», a assuré Alain Weill, président du groupe NextRadioTV (BFMTV, RMC). «Nous serons rentables au delà de un point d’audience mais j’espère qu’on atteindra les deux points», a-t-il dit, sans donner de date butoir. Le téléspectateur aisé, ou «CSP+», représente la cible idéale de ces futurs entrants. «C’est logique, les perspectives en terme de publicité sont plus importantes», a expliqué M. Weill. Mais ils espèrent aussi attirer «des annonceurs qui n’ont pas les moyens d’aller sur les chaînes historiques».   Autre point commun, il y aura très peu d’émissions de plateau et pas d’animateurs ou animatrices vedettes.  «Je n’ai pas les moyens de m’aligner sur Canal+», a résumé François Morinière, directeur général de l’Equipe, dont la chaîne va diffuser une centaine de disciplines sportives. Canal+ a lancé en octobre D8 et D17, des chaînes gratuites auparavant détenues par Bolloré. Le groupe se singularise en dégageant un budget de 120 millions d’euros par an pour la grille de D8 d’ici à 2015, soit le triple de l’enveloppe d’une chaîne de la TNT gratuite. Il a en outre fait appel à des animateurs connus, dont Laurence Ferrari, Cyril Hanouna ou Daphné Roulier. «Ça va être beaucoup plus «bagarré» que ce qu’on pensait», a ajouté M. Morinière. Nonce Paolini, le patron du groupe TF1 (TF1, NT1, TMC) s’est montré particulièrement pessimiste mardi quant à l’avenir de ces six chaînes, qui «vont perdre de l’argent pendant longtemps».