Ubisoft : Les Lapins Crétins débarquent à la télévision

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Les Lapins Crétins, créatures bondissantes et hilares des jeux vidéos Ubisoft, débarquent à la télévision: un 1er test pour la stratégie de l’éditeur français de jeux vidéos qui s’est lancé dans la production maison de séries animées et de films. La série animée, présentée à la presse jeudi, sera diffusée à partir du 19 octobre sur France 3 sous forme de 78 épisodes de 7’, alors que sa version anglaise, les «Raving Rabbids» a suscité 50 millions de visionnages depuis cet été sur la chaîne Nickelodeon aux Etats-Unis. C’est le 1er projet qui sort des studios d’Ubisoft Motion Pictures, filiale qui prépare également plusieurs films, dont le 1er à sortir devrait être Assassin’s Creed. En créant ce studio chargé de développer et produire des séries et films inspirés de ses jeux qui ont connu le plus de succès, Ubisoft s’est singularisée comme la seule société de jeux vidéos à faire le pari d’une structure dédiée au cinéma en interne. «Ubisoft a créé des marques très fortes avec les Lapins Crétins, Assassin’s Creed (…). Et au delà du jeu, il y a toujours eu une volonté de se diversifier, avec des romans, des bandes dessinées, du merchandising etc…», souligne Jean-Julien Baronnet, DG d’Ubisoft Motion Pictures. En revanche, «si un film ne correspond pas à l’esprit du film, on risque d’impacter les joueurs. Ça a été le cas pour Prince of Persia, avec un projet qui ne correspondait pas à l’ADN de la marque», justifie le responsable. Le film produit par Disney pour 200 millions de dollars avait reçu des critiques mitigées. Pour les Lapins Crétins, «tout est made in France», avec une équipe Ubisoft de quelque 80 personnes à Montreuil, et 120 collaborateurs de TeamTO, prestataire chargé de l’animation, à Paris et Valence, relève le responsable, alors qu’Ubisoft produit une bonne partie de ses jeux vidéos au Canada. Ubisoft table sur un engouement pour le merchandising des Lapins Crétins, et est par exemple en discussions aux Etats-Unis avec Wal-Mart ou Coca Cola, qui aimeraient utiliser les créatures imaginées par Michel Ancel et son équipe. Au total,  Ubisoft fait le pari que les Lapins lui permettront de renforcer sa marque, vendre l’image de ses créatures sur de multiples supports, et avec la revente des droits de la série, assurer au groupe des revenus récurrents sur une dizaine d’année, alors que l’industrie des jeux vidéos est, elle, très saisonnière.  Sans  vouloir donner de chiffre précis, Ubisoft indique que le budget de la 1ère saison de ces cartoons humoristiques représente «l’équivalent du budget d’un jeu comme Les Lapins Crétins La Grosse Aventure, sorti en 2009». Mais cette incursion en dehors du coeur de métier d’Ubisoft ne représente pas vraiment un risque financier pour le groupe, assure M. Baronnet, puisque le projet a été essentiellement financé par les préventes et par France TV qui contribue à environ 30% du projet, sans oublier les aides publiques.