V. D’ABOVILLE (Bonne Pioche Story) : « Notre mot d’ordre est d’avoir une forme de panache dans nos fictions »

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Créée en mars 2020, Bonne Pioche Story est la filiale dédiée à la production de séries de fiction du groupe Bonne Pioche. Entretien avec Victoire D’ABOVILLE, productrice associée.

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Comment définissez-vous la vision de Bonne Pioche Story ?

Victoire D’ABOVILLE

Mon souhait est de raconter des histoires qui font vibrer. Notre métier de producteur est passionnant car c’est l’alliance du rêve, des envies et de la contrainte. Il faut s’intéresser au goût du public. Et quand je suis arrivée en 2020, il a fallu montrer patte blanche, prouver aux diffuseurs ce que nous savions faire. J’avais un plan d’action détaillé, mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.

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Pour quelle raison ?

Victoire D’ABOVILLE

Parce que la seule ligne éditoriale qui fonctionne, c’est celle de l’envie. Ça a commencé avec «Brigade Anonyme» (4X52’ pour M6) sur un fait divers que j’ai lu dans «Le Parisien» : un père dont la fille disparaît, s’affranchit des règles pour la retrouver. Quand on réfléchit à un développement comme celui-ci, on se demande quel est notre apport en fiction. Quand j’ai proposé la série à M6, il n’y avait rien d’écrit. Pourtant, ils ont vu le potentiel d’une histoire centrée sur un père qui n’a pas toujours été du bon côté de la vie, et qui devient finalement un héros récurrent. Il va enquêter à sa manière : entouré de gens comme lui, des anonymes, sans passe-droits ni diplômes, ils vont sillonner la campagne pour traquer le ravisseur.

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Comment décidez-vous des thèmes à explorer dans vos prochaines productions ?

Victoire D’ABOVILLE

Tout est une question de coups de cœur ! C’est souvent la rencontre avec une idée. Notre mot d’ordre est d’avoir une forme de panache dans nos fictions avec des héros charismatiques. Dans «Brigade Anonyme», Eric Cantona incarne parfaitement le personnage du père, et il correspond à ce que nous aimerions développer à l’avenir. Concernant notre deuxième série, «Follow» (6X45’) qui a remporté le Prix de la Meilleure Fiction de 52’ au Festival de la Fiction de la Rochelle, c’est un peu différent. Il s’agit de la rencontre avec une chaîne (13ème RUE) qui nous a fait confiance sur un pitch qui faisait écho à ce qu’ils recherchaient : un thriller féminin. Nous leur avons raconté le parcours de Léna, 28 ans, community manager, qui vient d’intégrer le département communication de la Préfecture de Police de Paris. Au même moment, un tueur en série sévit dans la capitale et utilise les réseaux sociaux pour déstabiliser la police, attirant ainsi l’attention de Léna. Grisée par l’adrénaline et en besoin de reconnaissance, elle s’embarque alors dans un jeu dangereux en acceptant de communiquer avec lui. Comme vous le voyez, notre motivation est de raconter des histoires fortes.

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Comment vous assurez-vous que les histoires basées sur des faits réels restent fidèles à leur essence ?

Victoire D’ABOVILLE

On réfléchit toujours à ce qui sera le plus fort pour le public. Notre mission en produisant une fiction est d’amplifier la réalité, de la rendre plus intense que la vie elle-même. Les scénaristes ont le défi de condenser des vies entières en épisodes de 52’. Lorsque nous adaptons un livre, nous devons accepter que l’histoire évolue et se transforme, portée par les auteurs, le réalisateur et les acteurs.

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Face à l’essor des plateformes de streaming, comment Bonne Pioche Story se positionne-t-elle ?

Victoire D’ABOVILLE

Notre credo est simple : priorité à l’histoire. Les plateformes, tout comme les chaînes, répondent à cette proposition. Je m’adresse à tout le monde de la même manière en essayant de leur présenter une histoire que l’on partagera ensemble.

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Comment sélectionnez-vous les scénaristes et réalisateurs avec lesquels collaborer ?

Victoire D’ABOVILLE

Notre approche est plutôt artisanale. Nous disposons d’un réseau d’auteurs et rencontrons de nouveaux talents via des agents ou lors de festivals. De nombreux projets nous sont également soumis, que nous étudions en profondeur. Étant donné que Bonne Pioche Story est un acteur récent sur le marché, nous avons dû activement rechercher des projets et séduire des talents.

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À l’avenir, quelles directions nouvelles Bonne Pioche Story envisage-t-elle d’introduire ?

Victoire D’ABOVILLE

Nous envisageons des projets complémentaires les uns des autres. L’envie guide nos choix. Nous collaborons avec des auteurs-réalisateurs tels que Cyril Mennegun et Julien Lacombe sur des projets audacieux et singuliers. Par ailleurs, je travaille également sur des comédies et des coproductions.

LES DIRIGEANTS

V. D’ABOVILLE

Productrice Associée

COORDONNEES

188 rue de la roquette. 75011 Paris

DATE DE CREATION

2020

PRODUCTIONS

«Brigade anonyme» (M6) ; «Follow» (13ème RUE et Universal+)…