21st Century Fox baisse ses prévisions annuelles

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Le groupe de médias américain 21st Century Fox, qui rassemble les activités audiovisuelles de la famille Murdoch, a abaissé sa prévision annuelle lundi, invoquant des taux de changes défavorables et des performances décevantes dans sa branche cinéma. Le directeur financier, John Nallen, a dit s’attendre désormais à une croissance du bénéfice d’exploitation comprise entre zéro et un bas pourcentage à un chiffre comparé aux 6,49 milliards de dollars dégagés sur l’exercice 2014/15. Il visait auparavant une progression aux alentours de 5%.

Cette nouvelle prévision pesait sur le cours du groupe dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street, où l’action Fox perdait 2,48% à 23,98 dollars vers 22h30 GMT. John Nallen a expliqué que le dollar fort pénalisait plus que prévu les importantes opérations à l’international du groupe, et concédé en outre que les résultats étaient décevants pour la production, en particulier les recettes en salles de la plupart des films sortis depuis juillet, début de l’exercice décalé du groupe, à l’exception de «Seul sur Mars». La baisse des revenus dans le cinéma a d’ailleurs pesé sur les résultats du 2ème trimestre (octobre-décembre) publiés lundi. Le c.a. de l’ensemble du groupe a baissé de 1% à 7,38 milliards de dollars, une déception pour les analystes qui espéraient en moyenne 7,51 milliards. Le principal responsable est la branche cinéma, qui recouvre notamment les studios 20th Century Fox, et dont le c.a. a chuté de 14% à 2,36 milliards de dollars. Le groupe évoque de moins bonnes recettes tirées de la vidéo à domicile, ainsi que la perte des revenus de la société de production télévisée Shine, intégrée à une société commune avec le néerlandais Endemol. «Les résultats de «Seul sur Mars» étaient solides mais ils ont été plus qu’annulés par des résultats moindres qu’anticipé pour plusieurs de nos autres sorties», a aussi reconnu Lachlan Murdoch, qui partage avec son père Rupert la présidence exécutive du conseil d’administration. Il s’est toutefois dit plus optimiste pour la suite de l’année, relevant notamment que «Le Revenant» et le dernier épisode de «Kung Fu Panda» se comportaient bien, et a évoqué un «bon élan» dans la production télévisée, où le groupe augmente ses investissements avec 36 séries cette saison, dont 16 nouvelles. «Si notre seul but était d’atteindre des objectifs à court terme, nous nous efforcerions de réduire nos coûts de programmation aux dépens des profits futurs. Ce n’est pas notre approche», a fait valoir son frère James, qui occupe le poste de DG. Outre la poursuite de sa série à succès «Empire», le groupe vient par exemple de relancer «X-Files» et de démarrer une nouvelle série sur le procès d’O.J. Simpson avec entre autres au casting John Travolta et Cuba Gooding Jr. Le groupe assure que ses efforts aident ses audiences en «prime time» notamment sur ses chaînes de télévision traditionnelles, dont les recettes publicitaires étaient en hausse de 4% au 2ème trimestre. Leur c.a. total est en hausse de 6% à 1,72 milliard de dollars.

Les chaînes câblées continuent elles aussi de bien se comporter, avec un chiffre d’affaires qui progresse de 9% à 3,70 milliards. Le bénéfice net de l’ensemble du groupe a atteint 672 millions de dollars au deuxième trimestre. Cela représente une baisse de 89% comparé à un an plus tôt, où le groupe avait toutefois encaissé d’importantes recettes de cessions.Le bénéfice par action hors éléments exceptionnels, qui sert de référence à Wall Street, ressort à 44 cents, soit exactement ce qu’attendaient les analystes. Le bénéfice d’exploitation est pour sa part en hausse de 2% à 1,73 milliard de dollars.