Sébastien Missoffe, directeur général de Google France, a souligné vendredi le besoin de «redéfinir les règles» de la fiscalité appliquée au secteur du numérique, alors que les pratiques d’optimisation fiscale du groupe sont critiquées en Europe. «Google aujourd’hui paye 20% d’impôts sur les sociétés dans le monde, la question n’est pas de savoir combien on paye, mais où on paye», a-t-il souligné dans une interview à franceinfo. «Aujourd’hui, le vrai enjeu, c’est de redéfinir les règles, la vraie question c’est : où est ce qu’il faut payer les impôts, où sont les utilisateurs, les entreprises, où la donnée est-elle traitée? Ce sont toutes ces questions complexes auxquelles il faut trouver une réponse et qui vont déterminer ce que les grandes entreprises de l’économie numérique, et pas seulement Google, vont payer», a-t-il détaillé. Il a confirmé par ailleurs que des discussions étaient en cours avec le gouvernement en vue un accord transactionnel, après l’annulation d’un redressement fiscal de plus d’1,115 milliard d’euros visant le groupe. «Ce sont des discussions qui ont lieu», a-t-il indiqué, «appel(ant) de ses voeux» un accord dans les prochains mois. Mais «le chiffre d’un milliard incluait beaucoup de pénalités» et «n’est pas la réalité de l’activité économique de Google en France», a nuancé Sébastien Missoffe. A l’inverse de Facebook, dont le patron pour la France et l’Europe du Sud, Laurent Solly, a confirmé mi-janvier une évolution dès cette année dans les pratiques fiscales du groupe, qui devrait conduire à une hausse significative des impôts qu’il paye en France, Google ne devrait pas immédiatement changer ses pratiques. «C’est une question qui va continuer à évoluer et va se faire dans les années qui viennent», a-t-il noté. M. Missoffe a indiqué que Google s’était acquitté de 67 millions d’euros d’impôts en France pour l’année 2016. Pour la même année, Facebook n’a payé que 1,16 million d’euros en France, selon des chiffres obtenus par le site BFM Business. Les Européens essayent de trouver des solutions pour mieux taxer les géants du numérique. En septembre, la France avait proposé à Bruxelles de taxer les géants du numérique sur leurs chiffres d’affaires réalisés dans chacun des pays où elles sont actives.