Selon le récent rapport «One TV Year in the World» réalisé par Glance, qui analyse la consommation TV de 91 pays du monde entier, en 2020, la durée d’écoute individuelle (DEI) mondiale de la télévision s’établit à 2h54 par jour sur le téléviseur. Détails avec Alann KERVOELEN, Responsable d’études chez Glance.
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Avec une durée d’écoute mondiale de la télévision à 2h54/jour (+6’ sur 1 an), êtes-vous surpris des résultats ?
Alann KERVOELEN
Ce n’est pas si étonnant vis à vis de la conjoncture. Mais cela faisait quasiment 10 ans que nous n’avions pas observé cette durée d’écoute en croissance (+6’ sur 1 an). Il s’agit donc d’une progression importante pour le monde de la télévision. Notons aussi une consommation tout aussi symbolique chez les jeunes adultes à hauteur d’1h49/jour (+2’). C’est donc une bonne nouvelle pour le secteur.
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Est-ce une situation qui risque de se pérenniser en 2021 ?
Alann KERVOELEN
C’est la question que tout le monde se pose. En attendant, 77% des territoires analysés enregistrent une hausse de leur durée d’écoute : +15 minutes pour l’Europe, par exemple. L’Italie a fait un bon incroyable (+28 minutes) avec un record de consommation de la télévision jamais enregistré. A l’inverse, l’Amérique du Nord est en recul (-8 minutes). Les États-Unis avaient historiquement une consommation TV très importante. A cela s’ajoutent l’arrêt des retransmissions sportives et la place grandissante des acteurs de la SVOD. En 2020, pour la première fois, les Européens ont consommé davantage la télévision que les Américains. Sans grande surprise, les hausses consécutives de la durée d’écoute ont eu lieu pendant les mois de confinement. Mais en dehors de ces périodes, la hausse de la consommation s’est poursuivie comme ce fut le cas l’été dernier par exemple. On observe les mêmes tendances début 2021.
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Cela signifie que de nouvelles habitudes se sont ancrées ?
Alann KERVOELEN
Tout-à-fait ! On peut parler d’un retour à la TV Live. Les téléspectateurs avaient du temps pour consommer de la télévision linéaire et en ont profité. Ce qui est aussi intéressant c’est qu’en parallèle, la télévision de rattrapage a continué à s’installer dans les habitudes. Au niveau mondial, c’est +1 minute sur 1 an, soit 17 minutes de replay/jour avec évidemment des disparités entre pays : 26 minutes aux États-Unis, 13 minutes en Europe et Asie et 12 minutes en Océanie.
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En aucun cas, le replay n’a empiété sur la consommation linéaire ?
Alann KERVOELEN
En Europe, les deux consommations ont augmenté de manière parallèle. Si on analyse le poids du replay dans la consommation globale TV, il est resté stable dans les principaux pays analysés. Aux Pays-Bas, la hausse du replay a même été plus forte que celle du live malgré les confinements à la maison. Le replay n’est plus seulement un visionnage alternatif mais les usages se complètent.
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Quels genres de programmes bénéficient de la conjoncture ?
Alann KERVOELEN
Les chaînes d’information ont fortement bénéficié de la situation. Mais si on analyse le Top 10 des programmes les plus regardés à travers le monde, il n’y a pas une si forte hausse d’un contenu en particulier. La hausse s’est lissée sur tous les programmes. L’installation de «Mask Singer» dans plus de 15 pays ou de «I Can See Your Voice» hors Asie démontre le renouvellement du genre divertissement. Genre toujours aussi performant qui permet d’augmenter de +20% la part de marché des chaînes qui en diffusent en Prime Time.
