Agen/ propos négationnistes sur Facebook : une ex-élue RN condamnée à 2 mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité

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Un ex-élue du Rassemblement national (RN), Catherine Lesné, a été condamnée mercredi par le tribunal d’Agen à 2 mois de prison avec sursis et cinq ans inéligibilité pour avoir tenu des propos négationnistes sur les réseaux sociaux.

Cette ancienne conseillère municipale d’Agen avait comparu le 11 septembre devant le tribunal correctionnel pour contestation de l’existence de crime contre l’humanité, et provocation publique à la haine raciale par voie électronique.

Le parquet avait requis à son encontre quatre mois d’emprisonnement avec sursis et trois ans inéligibilité. L’ex-élue a également été condamnée à verser des dommages et intérêts aux parties civiles, soit 5.000 euros chacun aux antennes locales de la Maison des Potes et de la Licra, ainsi que 10.000 euros pour la Licra et la Fédération nationale des Maisons des Potes.

Le tribunal d’Agen a ordonné la publication du jugement dans les quotidiens «Le Monde», «Le Figaro» et «Sud-Ouest». Me Laurent Bruneau, avocat des associations anti-racisme, a salué «une très bonne décision».

«C’est l’une des premières fois qu’on a la condamnation de quelqu’un qui a tenu de tels propos sur Facebook (…) Même quand on est en réseau privé, on ne peut pas tenir de tels propos négationnistes», a-t-il affirmé. Fin septembre 2018, l’élue avait repris à son compte d’anciens propos de l’ancien président du Front National Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz «détail de l’Histoire» dans un message sur Facebook publié par le quotidien «Sud-Ouest».

«Cela commence a être lassant de toujours tirer sur les mêmes. Malheureusement les immigrés couvrent 90% des faits divers…Tout comme les chambres à gaz ont été un détail de l’histoire car effectivement la guerre n’a pas été que ça», avait-elle écrit.

Ce message avait entraîné une condamnation unanime des élus municipaux de la ville d’Agen et son «exclusion de fait» du RN. Les mois suivants, Catherine Lesné avait présenté ses excuses, démissionné de sa fonction élective et déménagé.

A la barre, elle avait évoqué une «maladresse d’expression», assurant qu’elle ne niait «nullement l’existence des chambres à gaz». «C’est parce qu’on ramène toujours M. Jean-Marie Le Pen à ces faits et c’est assez réducteur. Ça été un coup de sang que j’ai eu et que j’aurais mieux fait de garder pour moi», avait-elle justifié.