Apple veut frapper fort et mis sur les acteurs d’Hollywood

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Avec des ventes d’iPhone qui
patinent, Apple mise à plein sur les
services pour tenter de se réinventer:
le géant pourrait lancer cette année
un abonnement presse et son propre
service de vidéo, avec l’aide de stars
d’Hollywood. Fidèle à ses habitudes,
la marque à la pomme refuse de
commenter les rumeurs, mais selon
les médias américains, elle pourrait
faire des annonces le 25 mars au
siège de Cupertino en Californie. Et
elle pourrait frapper fort, avec des
stars comme Jennifer Aniston, Reese
Witherspoon ou le réalisateur J.J.
Abrams invitées à l’événement… Si
Apple a déjà un pied dans la vidéo via
iTunes (achats à la pièce) ou Apple TV,
qui permet l’accès à des plateformes
tierces, ou encore avec une émission
comme «Carpool Karaoke», c’est
encore timide. L’étape suivante
ne fait plus guère de doute: lancer
son propre service de streaming,
nourri de programmes exclusifs et
de stars pour attirer le chaland. Une
concurrence frontale avec Netflix et
Amazon Prime. Fin janvier, le patron
Tim Cook avait de nouveau affirmé
ses ambitions «dans les contenus
originaux», rappelant avoir signé
un contrat avec la papesse de la télé
américaine Oprah Winfrey. «Je suis
super confiant et nous aurons d’autres
choses à dire un peu plus tard», avait-il
ajouté. Sur le modèle d’Apple Music,
son abonnement de streaming musical
ouvert en 2015, Apple pourrait lancer
son équivalent en vidéo d’ici quelques
mois, selon la presse américaine.
Force de frappe : Arrivé tardivement
sur le créneau, Apple Music a
néanmoins cru très vite et revendique
déjà plus de 50 millions d’abonnés
payants. La firme a d’ailleurs
largement construit sa réputation en
arrivant sur un marché après les autres
mais en parvenant à le révolutionner
complètement, comme il le fit avec
l’iPod ou l’iPhone. Outre des moyens
financiers gigantesques, Apple a une
force de frappe incomparable, avec le
1,4 milliard d’appareils de la marque
en circulation, sur lesquels il préinstalle
ses services. Ce qui lui a permis
par exemple sur les trois derniers mois
de 2018, d’afficher une hausse de 19%,
à presque 11 milliards de dollars, du
chiffre d’affaires tirés des services
(«cloud», Apple Pay, iTunes, Apple
Music etc…). Le lancement d’une
plateforme de streaming paraît à ce
point incontournable que les analystes
de JPMorgan Chase suggéraient
récemment à Apple de racheter Netflix,
de très loin le leader du marché avec
ses 140 millions d’abonnés. Bien que
déjà largement occupé — Netflix et
Amazon seront bientôt rejoints par
Disney ou WarnerMedia– le marché du
streaming vidéo a encore un potentiel
de croissance énorme, à mesure que
les consommateurs changent leurs
habitudes.
«Démentiel»: Mais outre la vidéo,
Apple a un autre marché en vue, plus
compliqué celui-ci: la presse. Les
relations entre groupes technologiques
et presse sont notoirement difficiles,
cette dernière accusant les premiers
d’utiliser ses contenus sans payer ou
de la ruiner en captant les revenus
publicitaires. Apple propose déjà une
sorte de portail vers la presse, avec
Apple News. L’étape suivante pourrait
être désormais de proposer un service
sur abonnement qui laisserait accéder
à des titres en illimité mais ce projet
est loin de faire l’unanimité en raison
du pourcentage des recettes exigé
par Apple. Là encore, l’entreprise
avait préparé le terrain en rachetant
l’an dernier Texture, un service
d’abonnement illimité à des magazines
en ligne, pour 10 dollars par mois. Mais
les discussions avec certains éditeurs
sont difficiles car, selon la presse
américaine, Apple exige de conserver
la moitié des recettes.