Bouygues Telecom: nouvelle stratégie dévoilée mercredi

420

 

Bouygues Telecom, fragilisé par l’échec de son mariage avec SFR, doit dévoiler mercredi sa nouvelle stratégie pour se relancer, qui pourrait s’accompagner d’au moins 1.000 suppressions de postes sur 9.000, selon les syndicats de l’opérateur. Après la décisions de SFR de fusionner avec Numericable, Bouygues a lancé le 15 mai un projet de refonte de sa filiale télécoms avec notamment un nouvel objectif d’économies de 300 millions d’euros par an, à partir de 2016. Un comité central d’entreprise se réunira mercredi après-midi au siège à Issy-les-Moulineaux, près de Paris. La nouvelle stratégie «est très attendue par les salariés et par les concurrents aussi», a assuré Bernard Allain, délégué central FO, qui s’attend à une «stratégie très, très agressive qui va (entraîner) forcément une refonte importante». «Nous n’avons pas encore le nombre des suppressions de postes, mais on s’attend tous à un chiffre autour de 1.000», a affirmé le syndicaliste qui estime que les 1.500 à 2.000 réductions de postes évoquées par la presse sont «des rumeurs». Azzam Ahdab, délégué central CFDT, estime de son côté qu’il y aura bien entre 1.500 à 2.000 suppressions de postes et relève «une incompréhension totale des salariés» de la stratégie de l’opérateur. Il rappelle qu’il y a «2 mois le groupe a mis sur la table plusieurs milliards d’euros pour racheter SFR», la filiale télécoms de Vivendi et estime qu’avec «ces moyens-là, on pourrait faire autre chose». Les syndicats vont également apprendre les fonctions qui seront principalement touchées par le plan de réorganisation. Selon William Benavent (CFE-CGC/Unsa), il s’agirait du «service de l’information (système d’information interne, outils informatique..), du réseau et du marketing». «Ce que nous allons négocier ensuite, ce sont les mobilités en interne et des reclassements dans le groupe. Ce ne seront pas des licenciements secs, les gens ne se retrouveront pas à Pôle emploi», a assuré M. Allain (FO) qui estime que le groupe Bouygues a les moyens «de reclasser un maximum les personnes». La branche télécoms du groupe, créée par Martin Bouygues, est en difficulté depuis l’arrivée de Free, en 2012, qui a mené une guerre des prix à ses concurrents, rognant leurs marges, et faisant perdre 200.000 abonnés à l’opérateur. Pour se relancer, Bouygues Telecom a misé sur son réseau 4G. Il a aussi tenté de racheter SFR mais Vivendi, la maison mère de son concurrent, lui a préféré Numericable. Au 1er trimestre 2014, l’opérateur a encore vu son c.a. chuter de 5%, à 1,08 milliard d’euros, et a essuyé sur la période une perte opérationnelle courante de 19 millions d’euros. Par ailleurs, des discussions sont engagées par le 1er opérateur français, Orange avec Bouygues Telecom en vue d’un rapprochement, selon des sources proches du dossier. Le marché français des télécoms repasserait alors à 3 opérateurs fixe/mobile (Orange-Bouygues Telecom, SFR-Numericable-Virgin Mobile et Free) répondant ainsi aux voeux du ministre de l’Economie Arnaud Montebourg. Interrogé sur les rumeurs évoquées dans la presse d’un rachat par Orange, dont l’Etat détient 27%, le directeur financier de Bouygues, Philippe Marien, a affirmé que «tous les scénarios sont sur la table». Mais cela n’empêche pas l’opérateur, selon lui, «d’avoir une stratégie stand alone» (sans partenaire) avec le développement des données à travers la 4G, un développement significatif dans le fixe et une refondation de l’entreprise.