C. TUGENDHAT (Novelas TV) : «Un épisode de télénovelas est fabriqué en moyenne 150.000 $»

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Hier matin, la chaîne Novelas TV organisait sa conférence presse pour présenter à la fois son bilan, ses perspectives 2019 et ses nouvelles séries. L’occasion de nous entretenir avec Clémentine TUGENDHAT, Directrice des Chaînes Thématiques et du Marketing Editorial chez CANAL+ International.

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Lancée fin 2017, comment Novelas TV tire-t-elle son épingle du jeu ?

Clémentine TUGENDHAT

En proposant les meilleures télénovelas du marché. Nous nous adressons à une large audience, notamment les femmes de moins de 50 ans. En France, Novelas TV a été lancée fin 2017. Elle été mesurée sur deux vagues d’audience (janvier-juin 2018/septembre 2018-février 2019). Sur notre Prime Time (16-19h), composé uniquement d’inédits, nous sommes 4ème chaîne nationale sur les 15-34 ans, une cible pourtant très difficile à atteindre. Sur les femmes avec enfant(s), nous enregistrons 4,8% de pda, nous nous positionnons ainsi en 5ème position derrière TF1, M6, France 2 et France 3.

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Comment expliquez-vous ces performances ?

Clémentine TUGENDHAT

On est sur un genre très addictif qui ne propose pas d’épisodes bouclés mais des séries feuilletonantes. Nous avons des productions de qualité dans la mesure où un épisode coûte en moyenne 150.000 $ à fabriquer. En matière de communication, on essaie de faire parler de la chaîne sur les réseaux sociaux, mais aussi à travers des campagnes d’affichage, à la radio ou en presse écrite. Nous le faisons quasiment au lancement de chaque nouvelle série.

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Les télénovelas ont pourtant souffert d’une image un peu désuète ces dernières années…

Clémentine TUGENDHAT

Les télénovelas souffrent en réalité de leur nom. Dans l’inconscient collectif, on imagine des productions bas de gamme avec des séries n’ayant qu’un décor et un petit casting. Mais ce n’est plus le cas. C’est un genre majeur, notamment aux États-Unis et en Amérique Latine avec 2 milliards de téléspectateurs à travers le monde et 6 millions chaque semaine aux Etats-Unis. Aujourd’hui, les producteurs de télénovelas appartiennent à de grands groupes audiovisuels. Il y a d’abord Télémundo, racheté il y a quelques années par le Groupe NBC-Universal, qui produit beaucoup de télénovelas chaque année dans la région de Miami. Mais aussi Televisa, le premier groupe média mexicain, qui disposent d’énormes studios en extérieur. Ou encore le groupe brésilien Globo, et quelques producteurs turcs.

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A quelle cadence mettez-vous à l’antenne de nouvelles séries ? 

Clémentine TUGENDHAT

C’est très variable. Généralement, nous lançons une nouvelle série lorsqu’une autre se termine. La série turque «Frères rivaux», actuellement en diffusion, dispose de 160 épisodes. Cela nous donne une perspective de 6 mois en diffusion. Dès le 16 mai, nous proposerons la série «20 Minutes» qui n’en fait que 60. De ce fait, le turn-over est beaucoup plus rapide. A partir du 18 avril, nous lançons également «De l’autre côté du mur», une production Télémundo de 78X45’.

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Quelle est votre logique de mise à disposition des séries en replay ?

Clémentine TUGENDHAT

Contrairement aux plateformes de SVOD qui proposent l’intégralité des épisodes d’une même série, nous mettons à disposition les épisodes à partir de leur diffusion à l’antenne. Entre avril 2018 et janvier 2019, nous avons eu une explosion de la consommation des séries en replay pour atteindre plus de 500.000 vues/mois.