Chine: non encore officiellement lancée, la monnaie numérique chinoise a déjà ses fraudeurs

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Elle n’est pas encore officiellement lancée, mais la monnaie numérique chinoise a déjà ses fraudeurs: la police a annoncé mercredi l’arrestation d’un homme accusé d’une escroquerie lui ayant permis de dérober plus de 300.000 yuans (41.500 euros). 

La yuan numérique est un nouveau moyen de paiement électronique sur smartphone, potentiellement amené à remplacer les pièces et les billets à l’incontournable effigie de Mao. 

La Chine, qui planche depuis 2014 sur une monnaie numérique, accélère ces derniers mois les expérimentations à grande échelle sans pour autant la lancer officiellement. 

Les particuliers peuvent ainsi déjà créer un porte-monnaie numérique en quelques minutes depuis leur téléphone et le yuan numérique est désormais accepté dans un nombre croissant de lieux, dont le métro de Pékin. 

La police de Gaoyou, une localité à 300 km au nord-ouest de Shanghai, a annoncé l’arrestation d’un homme accusé d’avoir usurpé une identité pour créer un porte-monnaie numérique au nom de sa victime. 

Le suspect a d’abord fait croire à cette dernière que son compte bancaire avait été gelé. 

A l’aide d’un faux document officiel, il s’est ensuite présenté comme une personne habilitée à régler ce problème – après vérification des informations bancaires. Il en a profité pour transférer la somme du compte bancaire de la victime vers son porte-monnaie numérique créé frauduleusement. Puis, l’argent a été versé sur le compte du suspect. 

Ce type d’escroquerie n’est pas inhabituel en Chine, où les paiements dématérialisés sont largement répandus via les omniprésentes applications WeChat et Alipay. 

Les arnaques à la toute nouvelle monnaie numérique sont en revanche beaucoup plus rares. 

Selon les derniers chiffres officiels disponibles, 140 millions de particuliers utilisent le yuan numérique. 

Et les transactions s’élevaient fin juin à 34,5 milliards de yuans (4,7 milliards d’euros). 

La monnaie numérique est émise par la Banque centrale. Pékin interdit en revanche l’utilisation des cryptomonnaies car elles ne sont pas régulées par des institutions financières et sont sujettes à spéculation.