Christophe HONDELATTE, Journaliste & Producteur : « Je verrai bien quelques vieux briscards laisser leur place. Je déteste célébrer la vieillerie à la télévision»

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Celui qui, pendant 11 ans, fut le présentateur de «Faites entrer l’accusé» sur France 2, multiplie les projets à la TV en tant que journaliste et producteur. Rencontre avec Christophe HONDELATTE qui lève le voile sur ses différentes activités et nous partage son point de vue sur la situation de France Télévisions.

média+ : Investigation, direct, terrain, quel rapport entretenez-vous aujourd’hui avec le journalisme et la télévision ?

Christophe HONDELATTE : S’il y a un genre journalistique que je n’ai jamais pratiqué, c’est l’investigation. Je me considère davantage comme un conteur, mais au fond, je n’ai jamais rien révélé de ma vie. C’est un regret. J’ai beaucoup d’admiration pour tous les reporters de Mediapart, du Monde ou encore du Point qui sortent des affaires. J’aime le reportage de terrain et d’ailleurs je vais en faire prochainement sur France 3 dans le cadre d’une nouvelle émission actuellement en préparation. Cela demande un travail de longue haleine mais je me sens particulièrement bien à ma place. Après, en matière d’adrénaline, rien ne vaut le plateau. L’expérience que j’ai eue à BFMTV (2014-2015) m’a donné le plus d’adrénaline que je ne pourrais jamais avoir dans ma vie. Comparé à un «13H» de France 2 qui dure 35 minutes, je faisais 3 heures de direct sur BFMTV. La mise en danger est plus importante. Vous avez besoin de l’énergie du direct pour faire face à tout cela.

média+ : Départ imminent pour un nouveau «Passeport pour le crime» mardi 15 mars sur 13ème Rue à 22h30. Comment appréhendez-vous ce type de programme ?

Christophe HONDELATTE : Prisons, faits divers, jazz et bayou, la Nouvelle Orléans nous offre dans «Passeport pour le crime» (Capa – 90’) sur 13ème Rue, un cocktail explosif pour un voyage en eaux troubles. Sur le terrain, nous partons à la rencontre de protagonistes qui nous expliquent pourquoi cette ville est classée parmi les plus violentes du monde. Pourtant, la justice est sans pitié : en Louisiane, un voleur de voiture qui récidive une seule fois peut être condamné à une peine de 24 ans ferme. Nous avons tourné pendant trois semaines pour révéler l’envers du décor.

média+ : Pouvez-vous nous détailler le nouveau rendez-vous développé pour France 3 ?

Christophe HONDELATTE : Je prépare un magazine de faits divers. Intitulé provisoirement «Hondelatte commis d’office», cette émission de 110’ coproduite entre Morgane et moi-même est destinée au Prime Time. Elle est vouée à devenir une série. Dans ce nouveau rendez-vous qui traitera d’un crime par émission, j’y serai beaucoup plus impliqué qu’à l’époque de «Faites entrer l’accusé». Je réalise moi-même l’enquête sur le terrain et je m’entretiens avec tous les protagonistes des affaires que je vais traiter. Nous attendons de finir le premier numéro pour enclencher le reste. Il faut que l’on pose le format. Dans le cadre de cette production, je suis en pourparlers pour créer une agence de presse chez Morgane.

média+ : Et le jeunisme présumé à France Télévisions ?

Christophe HONDELATTE : Pour dire les choses honnêtement, je verrai bien quelques vieux briscards laisser leur place. Je déteste célébrer la vieillerie. Il est évident que la société française a tellement évolué qu’il est légitime que les chaînes de télévision cherchent à s’adapter et en finissent avec les vieux formats qui, certes, fonctionnent toujours un peu, mais qui ne peuvent plus nous apporter grand-chose. J’aime la nouveauté. C’est mon métier qui me l’a appris. Je préfère découvrir un nouveau chanteur que de réentendre Michel Polnareff par exemple. Ça vaut aussi pour les animateurs de télévision. Je comprends très bien que les gens aient envie de passer à autre chose.