Crise aux César: un conseil d’administration mercredi pour nommer un président intérimaire

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Après la démission collective de la direction de l’Académie des César, accusée d’opacité et d’entre-soi, un conseil d’administration aura lieu mercredi pour nommer un président intérimaire en remplacement d’Alain Terzian et convoquer une assemblée générale, a annoncé le président du Centre national du cinéma (CNC).

«Mercredi, il y aura un premier conseil d’administration, pour d’abord nommer une nouvelle présidente ou un nouveau président pendant toute cette période transitoire, mais aussi pour convoquer une assemblée générale extraordinaire, au plus tard dans six semaines, qui devra adopter une première réforme des statuts, donc l’élargissement de ses membres», a indiqué lundi soir Dominique Boutonnat. «J’ai confiance dans notre capacité à donner un nouvel élan à l’Académie des César d’ici l’été prochain», a-t-il assuré lors d’un discours au dîner des producteurs des César, au cours duquel a été remis le prix Daniel Toscan du Plantier.

Ce prix, qui distingue le meilleur producteur français de l’année, a été décerné à Toufik Ayadi et Christophe Barral, producteurs du film coup de poing sur les banlieues «Les Misérables» de Ladj Ly. «On va travailler tous ensemble, tout le mois de mars, à ce que l’Académie soit à l’image du cinéma et de la société d’aujourd’hui», a-t-il promis en citant «quatre principes directeurs» pour ce travail: «un principe démocratique», la «transparence», l’idée de «renforcer la parité et la diversité, à la fois dans les instances mais aussi dans le processus de sélection des membres», et le fait de «limiter dans le temps les mandats de ses dirigeants». La direction de l’Académie des César, présidée depuis 2003 par le producteur Alain Terzian, a démissionné en bloc mi-février à seulement deux semaines de la cérémonie de remise de ces récompenses du cinéma français, qui se tiendra vendredi soir.

Cette démission permettra de renouveler le conseil d’administration des César, composé de 21 personnes, parmi lesquelles les cinéastes Costa Gavras, Claude Lelouch ou Tonie Marshall. Le conseil chapeaute l’Association pour la promotion du cinéma (APC), composée de 47 membres, qui régit elle-même l’Académie des César, constituée de 4.700 professionnels du cinéma. La crise, qui couvait depuis des semaines, avait pris une nouvelle ampleur avec la publication d’une tribune de plus de 400 personnalités dont Omar Sy, Jacques Audiard ou Céline Sciamma, réclamant une «réforme en profondeur». Alain Terzian venait d’annoncer des mesures en vue d’instaurer la parité au sein du collège des votants (35% de femmes actuellement), du conseil d’administration (28,5% de femmes) et de l’APC (17% de femmes), mais elles avaient été jugées insuffisantes.