Des téléphones portables appartenant à des diplomates finlandais visés par le logiciel espion Pegasus

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Des téléphones portables appartenant à des diplomates finlandais ont été espionnés à l’aide du logiciel-espion israélien Pegasus, a annoncé vendredi le ministère des Affaires étrangères du pays nordique. 

Pegasus a été au centre d’un scandale l’année dernière après la publication d’une liste d’environ 50.000 cibles potentielles de surveillance dans le monde, dont des journalistes, des hommes politiques, des avocats et des dissidents. 

«Nous pouvons maintenant être sûrs qu’il y a eu un logiciel espion dans nos téléphones», a déclaré le responsable de la sécurité informatique du ministère finlandais, Matti Parviainen.

Les appareils en question étaient utilisés par des diplomates finlandais en poste à l’étranger. 

Le ministère n’a pas souhaité communiquer le nombre d’employés visés, ni préciser si l’identité des cybercriminels était connue. 

«Nous avons de bonnes hypothèses» sur la durée d’espionnage des téléphones, a également déclaré Matti Parviainen. 

Sollicitée, la société israélienne NSO, créatrice du logiciel espion, a assuré qu’elle collaborerait à une éventuelle enquête. «Le groupe NSO n’est pas au courant des faits, mais peut assurer qu’il aidera à toute enquête dans ce dossier pour établir si un mauvais usage de nos produits s’est produit», a indiqué l’entreprise. 

«Si et quand un mauvais usage par un de nos clients était identifié, nous prendrions des actions immédiates, y compris la résiliation du contrat et du système du client», a affirmé la société, placée en novembre dernier sur la liste noire américaine des compagnies menaçant la sécurité d’Etat. 

Selon le ministère finlandais, les téléphones des diplomates ne traitent que les informations qui sont soit publiques, soit dotées de la classification de sécurité la plus basse. Toutefois, précise-t-il, «les informations et leur source peuvent être confidentielles entre diplomates». 

Les smartphones infectés par Pegasus se transforment en dispositifs d’espionnage, permettant à l’utilisateur de lire les messages de sa cible, de regarder ses photos, de suivre sa localisation et même de mettre en marche son appareil photo à son insu. 

NSO avait déclaré qu’il n’était vendu qu’«à des organismes légitimes d’application de la loi qui utilisent ces systèmes dans le cadre de mandats afin de lutter contre les criminels, les terroristes et la corruption».