MEDIA +
Vous venez de produire pour France 2, «Les hommes de l’ombre», un thriller politique diffusé le 25 janvier sur France 2. Quelle est la genèse de ce projet ?
Emmanuel DAUCÉ
«Les hommes de l’ombre» (6X52’) est une série coproduite par Jean-François Boyer, PDG de Tétra Média Studio, Charline De Lépine qui dirige la société Macondo, et moi-même au sein de Tétra Media Fiction. Cette série a été lancée à la suite d’une recherche exprimée par France Télévisions à l’époque où la fiction était dirigée par Vincent Meslet. Il recherchait pour France 2 des projets se déroulant dans des lieux de pouvoir.
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Avez-vous une approche cinématographique dans la création de vos séries ?
Emmanuel DAUCÉ
Nous avons en effet une grande ambition visuelle dans cette série. Nathalie Baye incarne la candidate à l’élection présidentielle que soutient Bruno Wolkowitch dans la peau du conseiller en communication. Nous assumons aussi complètement qu’il s’agisse d’une série de télévision. Quand nous avons une ambition de qualité, ce n’est pas forcément une ambition cinématographique. Nous sommes dans un pays qui oppose le cinéma à la télévision et je pense que le média télévisé peut être le lieu de l’ambition formelle.
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Participez-vous à l’éclosion d’une industrie artistique de la série en France ?
Emmanuel DAUCÉ
Les séries télévisées ont acquis auprès du public français leurs lettres de noblesse, notamment grâce aux séries américaines. A mes yeux, «24 heures chrono» a été le déclic dans la perception que le public a aujourd’hui sur les séries TV. Jusque là, les séries étaient marquées du sceau de la médiocrité. Alors qu’aujourd’hui, des acteurs de cinéma ne sont nullement gênés de défendre des rôles à la télévision. Prenons l’exemple de Glenn Close dans «Damages» ou de Forest Whitaker dans «The Shield».
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«Un Village Français» sur France 3, une belle preuve de longévité…
Emmanuel DAUCÉ
«Un village français» est l’exemple concret de l’éclosion d’une industrie artistique de la série TV. Nous faisons en sorte qu’un point de vue d’auteur très fort puisse s’accommoder de 12 épisodes par an pour défendre des partis pris de narration. Pour information, nous sommes en montage de la saison 4 d’«Un village français» (12X52’) dont la diffusion aura lieu au printemps 2012 sur France 3. Et nous sommes en écriture de la saison 5 qui rentrera en tournage en mai. Le budget d’un épisode est d’environ 900.000€ par épisode soit 10,8 millions € la saison.
MEDIA +
Tétra Média Fiction et Amana Créative, avec le soutien de Canal+, développent une série ambitieuse de 12X52’ avec le showrunner John Milius, patriarche d’Hollywood, auteur d’«Apocalypse now» et Daniel Knauf, auteur et créateur de la série «Carnivàle» sur HBO. Où en est le projet ?
Emmanuel DAUCÉ
Nous sommes en convention de développement avec Canal+ et en recherche de financement pour cette série intitulée «Pharaoh». Le scénario se situe au 14ème siècle avant J.C. Nous voulons raconter la querelle de légitimité entre deux prétendants au trône d’Égypte.
