Entretien avec Sandrine NGUYEN et Boris HERTZOG, Genao Productions

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MEDIA +
Axée principalement sur la production d’animations, Genao Productions s’appuie notamment sur des productions à destination des jeunes et de la famille. Quelles sont vos activités à ce jour ?
Sandrine NGUYEN
Aujourd’hui, cinq de nos séries sont à l’antenne : «Scary» (Canal+), «Mini-Loup» (France 5) ; «Fish N’ Chips» (Gulli), Linus & Boom» (Gulli), «Xiaolin» (Gulli). Depuis 2008, nous fournissons près de deux séries par an. Axée sur la production de séries d’animation à destination des enfants, Genao Productions s’ouvre progressivement à la fiction et au flux. Nous développons des concepts de jeux, de magazines pour la jeunesse et la famille. Par ailleurs, nous réfléchissons à adapter de la scripted-réalité pour les 8-12 ans afin que ce genre puisse véhiculer des valeurs à la fois positives et aspirationnelles.
MEDIA +
Cibler la jeunesse et la famille, est-ce porteur pour les producteurs français ?
Boris HERTZOG
C’est rès porteur dans le monde mais paradoxalement un peu moins en France. L’Hexagone fait pourtant partie des principaux pays créateurs d’animations. Nous faisons le pari de proposer aux diffuseurs des programmes jeunesse à la fois produits en France et exportables à l’étranger.
MEDIA +
Genao Productions a signé un partenariat avec la société américaine Bagdasarian Productions afin de coproduire une nouvelle série animée autour d’Alvin et les Chipmunks. Est-il important de faire des acquisitions de marques pour séduire le diffuseur ?
Sandrine NGUYEN
Nous essayons de faire de la création originale. Mais aujourd’hui, la période est assez compliquée pour tout le monde. En effet, il y a un repli des diffuseurs autour de marques connues, de façon à minimiser le risque. La première propriété que nous avons lancée s’appelle «Mini-Loup», adaptée d’un livre éditée chez Hachette. Avec l’acquisition d’«Alvin et les Chipmunks», nous passons à une propriété mondialement connue. A notre époque, nous sommes obligés d’acquérir des grosses marques, ne serait-ce que pour les  produits dérivés faisant partie du modèle économique.
MEDIA +
2D, 3D, quel est votre parti pris en matière d’animation TV ?
Sandrine NGUYEN
Ce qui prime, ce sont les histoires. Il faut que la technique (2D ou 3D) soit au service de l’histoire. Nous avons souhaité acquérir les droits d’adaptation audiovisuelle de la BD «Les Légendaires» dans le cadre de notre politique de production mêlant licences et propriétés originales. Cette série sera tournée en 2D afin qu’elle soit cohérente avec ce qui existe en bande-dessinée.

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Vous venez de vous lancer dans la production de sitcoms jeunesse. Un genre pourtant difficile à imposer en France…
Boris HERTZOG
Nous sommes effectivement en cours production de  «Which is Witch» (26X26’), une sitcom jeunesse tournée en anglais, avec un casting international. La série tournée en Belgique – puisque nous disposons d’un crédit d’impôt significatif – raconte l’histoire d’un jeune lycéen rêvant d’être la star de la musique de son lycée. Jusqu’au jour où deux adolescentes très spéciales débarquent inopinément au lycée : Violette, une fée maladroite et Gina, une sorcière perfide mais bonne copine. Coproduite par Canal J, Be Films, Genao Productions, Victorimage ou encore Lagardère Entertainment Rights, la série doit être livrée pour avril 2013. Nous supposons que la diffusion aura lieu en septembre 2013 sur Canal J. Dans un autre style, nous avons un projet de fiction internationale basée sur l’histoire des Pockemon Crew, groupe de street danse de Lyon, le plus titré au monde.