Festival international du film de La Rochelle: coup d’envoi de la 43ème édition

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Mon défi fou cinéma

La 43ème édition du Festival international du film de La Rochelle, véritable marathon cinéphile, débute vendredi pour dix jours, avec un hommage à Louis Feuillade, inventeur du feuilleton cinématographique, et un coup de projecteur sur le renouveau du cinéma géorgien. Le festival, devenu un des principaux en France pour sa fréquentation (82.000 spectateurs en 2014), se déroule chaque année sur le Vieux port de la ville. Jusqu’au 5 juillet, il propose aux amateurs quelque 250 films, à raison de 5 séances par jour. Fidèle à son credo, «pas de palmarès, ni de chasseur d’autographes», «ce «puzzle des cinémas du monde» est destiné à tous et résolument tourné vers le cinéma d’auteur», résume Prune Engler, déléguée générale du Festival. Cette nouvelle édition aura d’abord une tonalité italienne: les amateurs pourront voir en ouverture «Mia madre», le dernier film de Nanni Moretti, en compétition au festival de Cannes; ils pourront également rencontrer Marco Bellocchio, auquel sera rendu un hommage avec la projection d’une quinzaine de films. Le festival proposera aussi l’intégrale de la cinématographie de Luchino Visconti (1906-1976). D’autres cinéastes internationaux seront honorés : le Français Olivier Assayas, le Taïwanais Hou Hsiao-Hsien, ainsi que la famille Makhmalbaf, tribu de réalisateurs iraniens. Côté histoire du cinéma, un hommage sera rendu à Louis Feuillade (1873-1925), l’inventeur du cinéma de fiction en format série. Trois films-feuilletons, faisant partie du fonds d’archives de Gaumont et récemment restaurés, seront présentés dans leur intégralité, dont un «Fantômas» datant de 1913 et le très méconnu «Tih-Minh» (1918). Un coup de projecteur sera également mis sur le jeune cinéma géorgien. «Street Days» et «Blind Dates», tous 2 inédits, seront présentés par leur auteur, Levan Koguashvili. «Nous avons rassemblé dix films géorgiens très récents, le plus ancien datant de 2010», explique Prune Engler, se félicitant du «renouveau» du cinéma géorgien «après une période où les problèmes politiques ont empêché les cinéastes de tourner». «De nombreux réalisateurs reviennent sur les années de guerre qui ont traumatisé la population. C’est un cinéma très proche des problèmes sociaux actuels, avec cette touche d’humour si particulière au cinéma géorgien qui, heureusement, n’a pas disparu», souligne-t-elle. Parallèlement, une quarantaine de films récents, venus du monde entier et encore inédits en France, seront présentés, dont en avant-première «Le Caravage» d’Alain Cavalier mettant en scène Bartabas et son cheval Caravage. Côté animation, 28 films chinois seront proposés. Pour la plupart jamais diffusés en Occident, ces opus «complètement virtuoses», datant des années 50-60 et 80, sont issus de la production des Studios d’art de Shanghai, berceau des films pour enfants en Chine.